Le commerce ambulant interdit aux moins de 14 ans dans la Mifi

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Wed, 24 Jun 2015 Source: Vivien Tonfack

L’alibi de la vie dure brandi par les parents pour envoyer les enfants mineurs faire le commerce dans les rues de Bafoussam, surtout en période de vacances scolaires, sonne visiblement très mal dans la tête du préfet de la Mifi.

Joseph Tangwa Fover vient en effet de réitérer son non catégorique à cette activité qu’il trouve risquée pour des gamins. Il l’a fait à travers un arrêté signé le 15 juin dernier.

Pour justifier cette mesure, le n°1 de la Mifi s’adosse non seulement sur la vulnérabilité des enfants de cette tranche d’âge, mais aussi sur les conventions internationales liées à la protection des enfants, dont le Cameroun fait partie des pays les ayant ratifiés. « Les enfants qui marchent en route partout sont vulnérables. Ils sont exposés à beaucoup de risques.

Les enlèvements des enfants sont devenus fréquents. La mesure vise aussi à discipliner les parents qui lancent les enfants dans la nature sans les contrôler. Lorsqu’un enfant entre dans les bars où les gens sont ivres, fument en désordre, ça peut porter atteinte à l’éducation de cet enfant. Même les conventions internationales ne nous permettent pas de laisser les enfants de moins de 14 ans divaguer n’importe où. Ce que les parents ne savent pas », explique cet administrateur civil principal.

Il annonce d’ailleurs dans les prochains les jours, le début de la traque par les éléments des forces de l’ordre, des enfants déambulant dans les rues de son territoire de commandement.

« Lors des rafles, nous allons d’abord arrêter ces enfants, puis confisquer leurs marchandises, ensuite remettre ces enfants à leurs parents. Et si un même enfant est arrêté plusieurs fois, nous serons contraints de les remettre entre les mains des magistrats pour la suite conformément à la loi », prévient Joseph Tangwa Fover.

Toutefois, selon le contexte culturel marqué par une propension à initier dès le bas âge les enfants au business, le préfet indique les enfants qui assisteront simplement leurs parents dans leurs activités en lieu fixe, pourront être tolérés. Quant aux jeunes de plus de 15 ans, le préfet souhaite que leurs activités de vacances ne soient pas le commerce ambulant.

Dans un communiqué signé également le 15 juin, il encourage les chefs d’entreprises publiques, parapubliques et privées, d’organiser des stages de vacances payants ou non pour les élèves, les étudiants et les autres jeunes âgés de plus de 15 ans, afin dit-il, de les mettre à l’abri des déviances causées par l’oisiveté.

Ce n’est pas la première fois la première fois que Joseph Tangwa Fover se montre choqué par le commerce ambulant fait par les enfants de moins de 14 ans. Il a lancé cette croisade dans la Mifi il y a exactement trois ans.

Auteur: Vivien Tonfack