Le jeu diplomatique 'sournois' de Emmanuel Macron avec Paul Biya

Macron Biya FCFA Emmanuel Macron aux côtés de Paul Biya lors du sommet en Côte d'Ivoire en 2017

Fri, 6 Jul 2018 Source: Boris Bertolt

Sur une visite: Le président de la République française selon ses équipes ne compte pas se rendre à Yaoundé dans les prochains mois quelque soit ses destinations africaines. Si l’élection de octobre se passe mal, Emmanuel Macron pourrait finir ses mandats sans voyager au Cameroun.

- Sur l’appel de samedi dernier... D’après ses conseillers, Paul Biya n’est plus fréquentable publiquement. S’afficher avec des dictateurs comme lui peuvent brouiller peut brouiller le discours actuellement envoyé à la jeunesse africaine ce que Macron cherche à éviter. Mais il n’a pas le choix de le saluer ou accomplir des civilités dans les réunions. Cependant rassure ses proches: “ même en public, l’image est travaillée “.

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- Sur la secession... L’Elysée est actuellement très embarrassé par la situation au Cameroun. D’ailleurs à Lagos, devant la presse, Macron a refusé de répondre à une question de Christophe Boisbouvier de RFI sur les sécessionnistes. Faisant semblant de n’avoir pas écouté pour parler du Togo où des négociations sous-régionales sont en cours.

- Sur le problème anglophone... Les diplomates français ne partagent pas la ligne dure optée par le gouvernement. D’après eux, l’arrestation systématique des leaders aura eu pour conséquence d’envenimer la crise. Ils prennent par exemple le cas du problème Corse où même au moment les plus difficiles, ils avaient la possibilité d’arrêter tout le monde et d’isoler le territoire. Mais ils ne l’ont pas fait parce qu’il est toujours important d’avoir en face des personnes avec lesquelles on peut dialoguer pour apaiser la situation. Or disent-Ils Paul Biya met tout le monde en prison.

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- La solution au problème anglophone... Si Emmanuel Macron lui même s’est dit favorable à une décentralisation avec des larges pouvoirs d’autonomie, de manière technique, les diplomates et conseillers proposent: un renforcement plus accru des pouvoir des préfets, une plus grande autorité financière conférée aux régions, l’annulation des postes de gouverneur et de délégués du gouvernement.

Auteur: Boris Bertolt