'Le journalisme n’a jamais été la passion de Haman Mana'

Haman Mana Livre.png Couverture du livre de Haman Mana

Wed, 24 Apr 2024 Source: Arol Ketch

Voici ce que dit Haman Mana dans son livre qui raconte ses 35 années d'expérience dans le métier de journaliste au Cameroun.

"C’est curieux: le journalisme n’a jamais été une passion pour moi. Lorsque je le dis, je revois le regard brillant de certains confrères qui, déjà enfants, rêvaient de ce métier, et autour d’eux, faisaient en culottes courtes leur «petit journaliste».

Dans ma famille, les parents sont plutôt des « gens du ngomna», des fonctionnaires. Quels que soient leur tâche et leur grade, ils représentent déjà, début des années 1970 et suivantes, les années de mon enfance, un certain modèle de réussite sociale [...]

Il y en a qui rêvent de journalisme avant d’entrer en journalisme. Ce n’est pas mon cas. Je suis entré à l’Ecole de journalisme parce qu’elle préparait à un métier, et qu’un homme, ça doit avoir un métier. Pour subvenir aux besoins de sa famille, pour être «quelqu’un» dans la vie. En franchissant le seuil du petit patio en hexagone qui est à l’entrée de l'École, avec un tout petit tas de fleurs qui se meurent au centre, je n’avais pas l’impression que je réalisais un rêve. Mais j’avais envie de découvrir un monde que je ne connaissais guère, qui ne me fascinait même pas, mais que je trouvais intéressant, tout de même.

Lorsque vous entriez dans ce patio, en levant les yeux, vous aviez, en polystyrène coloré, et en lettres grossièrement taillées, ce qui était le leitmotiv des fondateurs de l'École: «Former des journalistes adaptés aux réalités africaines, des agents de développement».

Je crois qu’il faut se replonger dans le contexte de l’époque, pour comprendre ce qui s’est passé pour que les objectifs de l'École soient affichés de manière aussi affirmée.

Mais sur le moment, je suis amusé par cet écriteau qui, à mes yeux, ramène cet établissement à une fabrique de « griots »: l’essentiel des journalistes qui en sortent exercent dans les services et médias publics, dont le but est in fine, de louer les actions des pouvoirs en place.”

La suite en lisant la Biographie de Haman Mana : “J'aime l'odeur de l'encre sur le Papier au petit matin”.

Auteur: Arol Ketch