Le sacrifice suprême du capitaine Robert Djinebo

Wed, 21 Oct 2015 Source: Yvonne SALAMATOU

’armée camerounaise a perdu, le 17 octobre 2015, un de ses vaillants officiers. Robert Djinebo est mort au combat dans des affrontements avec des éléments de Boko Haram à Wambeché. Capitaine, ce père de famille commandait depuis huit mois le secteur du Bataillon d’intervention rapide (BIR) de Limani, dans le Mayo-Sava.

Un secteur où Boko Haram est particulièrement actif. Le capitaine Robert Djinebo est, après son camarade, le capitaine Elvis Matouté, dont le véhicule avait sauté sur une mine, sur l’axe Mora-Limani, en février 2015, le deuxième officier du BIR à tomber ainsi les armes à la main.

Selon nos informations, ce 17 octobre 2015, le capitaine Robert Djinebo était à la tête de ses éléments en direction de Wambeché, où des informations concordantes signalaient une tentative d’implantation des combattants de Boko Haram. Donc, le détachement de Limani devait participer, en compagnie d’autres éléments venus de Mora, de Kolofata et d’Amchidé Camer.be, à une opération de nettoyage de la zone infestée.

«Dans sa progression, la patrouille a neutralisé une mine, et chemin faisant, trois combattants de Boko Haram à moto ont surgi de la brousse avant de s’enfuir. La patrouille a essayé de les rattraper et c’est comme cela qu’elle est tombée dans une embuscade. Le capitaine, qui était naturellement aux avant-postes, a pris une balle au niveau du ventre », explique une source sécuritaire.

En attendant que l’enquête ouverte par l’armée puisse déterminer les circonstances exactes de la mort de l’officier âgé d’une quarantaine d’années, il est à noter que Robert Djinebo a succombé à ses blessures malgré la prompte réaction de ses camarades. Signe de l’extrême tension qui règne dans cette partie du pays, la veille, l’armée avait piégé plusieurs pistes dans le secteur en prévision d’une incursion de Boko Haram .

Dans cet environnement sécuritaire de plus en plus imprévisible, le don de véhicules blindés par les Etats-Unis au Cameroun ne peut être qu’apprécié à sa juste valeur. «Ils seront d’une très grande utilité dans les situations comme celle qui vient de se produire à Wambeché. Ils sont destinés aux patrouilles de longue distance, équipés chacun d’un 12,7. Même les vitres sont blindées», explique un officier sur zone qui regrette la trop grande vulnérabilité des militaires en opération.

Les six véhicules seront très prochainement déployés dans les secteurs les plus «hot» du front. Quand ? «La formation de nos militaires à son utilisation commence le 20 octobre 2015 et elle prendra deux semaines environ. Ce sont des véhicules qu’il faut bien entretenir, un seul coûte la bagatelle de 450 millions Fcfa», concède une source sécuritaire haut placée. La mort du capitaine Robert Djinebo a réveillé l’élan de patriotisme des Camerounais. «Camer.be Je l’ai connu à Yaoundé.

Il est mort sous le drapeau, il est mort pour nous, pour que nous puissions vaquer à nos occupations dans la paix. Pour que nos enfants aillent à l’école. Il a sacrifié la sienne, et peut-être l’avenir de ses enfants. Nous devons nous montrer reconnaissants. Comme ses autres camarades de l’armée, tombés avant lui, que son sacrifice ne soit pas vain. Que le sacrifice des membres du comité de vigilance, des populations, de la nation toute entière ne soit pas vain», a indiqué un de ses camarades de classe, joint au téléphone.

Auteur: Yvonne SALAMATOU