Le trafic des organes humains et les tradi-practiciens

Mon, 24 Aug 2015 Source: Vivien Tonfack

Chercheur en parapsychologie et en théologie, il est par ailleurs auteur de plusieurs livres dont Les Dessous de la bible paru en 2010. Il fait une lecture historique des crimes rituels non seulement à Dschang, mais dans leur ensemble.

Qu'est-ce qui pour vous peut justifier la recrudescence des crimes (rituels) en général et à Dschang en particulier?

Les crimes rituels macabres en Afrique subsaharienne en général et au Cameroun en particulier sont aussi vieux que l'histoire. Plusieurs raisons prouvées peuvent bien expliquer ce phénomène. D'abord certains crimes sont perpétués uniquement dans un but pécuniaire.

Le trafic des organes humains expliquent sans ambages la raison de ces crimes. Tenez, on vend sur l'homme et ce, dans un but purement commercial les parties suivantes : Le cerveau, les yeux, les cheveux, les dents, le cœur, les reins, les membres inférieurs. Mais qui en sont les destinataires ?

Beaucoup de pays dont la Thaïlande, la Chine et l'Inde sont pour la plupart les pays destinataires, officieusement et clandestinement. Les études sérieuses que j'ai menées sur la question depuis 2012 ont démontré que c'est dans ces pays que le taux de chirurgie plastique et de transplantation d'organes humains est le plus élevé au monde.

La législation de ces pays autorise ce type d'opération contrairement aux pays d'Occident où le domaine est strictement réglementé et encadré. Ensuite, on tue crapuleusement les humains dans un but rituel. Et qui dit rituel dit secte.

En effet, il est en Afrique des organisations secrètes qui ont tant besoin des organes humains pour leur fonctionnement adéquat. On tue à Dschang pour manger, au sens propre du terme, certaines parties prisées du corps humain. Mais que mangent ces sectaires de la pire espèce sur les Humains?

Ils mangent, et de façon rituelle, les parties suivantes: Les bras, la langue, les yeux, le cœur, les poumons, la rate, le foie, les testicules, le clitoris et les membres inférieurs. En mangeant ces parties sur l’être humain, ceux qui pratiquent ce genre de crime disent s’attribuer les vertus de la victime.

Tenez par exemple : la langue c’est pour l’éloquence de la victime, les parties génitales pour sa puissance sexuelle, les mains son adresse etc. Toutes ces parties se cuisinent sur des marmites consacrées et grâce aux couteaux aussi consacrés.

Et les parties se distribuent selon un ordre hiérarchique. Il y a aussi un but sacrificiel. On assassine pour rien nos concitoyens pour servir d’énergies les esprits. Mais qui sont ces esprits ? Ils proviennent de différents horizons. Nous en avons deux catégories.

Les esprits d’origine humaine comme les âmes des morts et les esprits d’origine non humaine comme les dieux sidéraux c’est -à -dire les esprits qui habitent le côté éthérique des planètes ; les esprits de l’eau, des forets, des grottes, de l’air …Et qui sont ces sectes ? Il s’agit des sectes dites philosophiques ou initiatiques, le Famla ou le Nkong, les sectes religieuses et toute organisation qui se cache derrière ses actions caritatives pour mettre en œuvre ses objectifs inavoués.

Enfin, le trafic des organes humains alimente le réseau des tradipracticiens odieux et sans scrupule. En effet, un documentaire en 2012 sur une chaine européenne concernant le trafic des organes humains en Afrique avait montré un homme de nationalité nigériane qui affirmait qu’il traite les maladies sur les humains grâce aux organes humains

Depuis quelques temps, la police procède à des arrestations des présumés coupables à Dschang. Est-ce ça peut rassurer les populations? Concernant le magnifique boulot qu’abat la police de Dschang, nous ne pouvons que l’encourager à combattre ce phénomène.

Car cela peut rassurer d’une manière ou d’une autre les populations même si une partie de la population semble considérer ce travail comme un coup d’épée dans l’eau, vu les jurisprudences antérieures où certains criminels arrêtés pour ces crimes ont été plus tard relâchés, pour une raison ou pour une autre, au grand étonnement des populations !!!

Pour vous, qu'est-ce qu'il faut faire pour que cette ville retrouve sa quiétude d'antan?

Le véritable combat que doivent mener les populations pour sinon réduire du moins éradiquer ce phénomène, est la dénonciation des auteurs auprès des autorités compétentes. En plus il faudrait penser à l’action remarquable que pourraient jouer les médias dans le sens de conscientisation et d’éducation des masses.

En fin chacun doit savoir que tout acte odieux posé se paie de plusieurs façons : soit l’auteur paie par son karma qu’il soit actuel ou futur soit sa progéniture paie et là, c’est une loi immuable !!!

Auteur: Vivien Tonfack