Arlette Framboise Ding revient sur la question de tribalisme au Cameroun
Arlette Framboise Ding revient sur la question de tribalisme au Cameroun. Elle publie une analyse profonde qui interpelle Paul Biya et le système judiciaire camerounais. Camerounweb vous propose l'intégralité de son analyse.
Photographie d'une période de notre histoire qui racontera au moins partiellement à la postérité comment fonctionnait le tribalisme d'Etat à l'ère du Renouveau.
Il faut le dire, le tribalisme d'Etat ne se réduit pas aux actes de nomination sur la base du favoritisme comme beaucoup l'entendent. Il va au-delà et se traduit dans la façon donc les dirigeants gèrent les problèmes de la société. Et là, on se rend compte qu'au Cameroun les citoyens ne sont pas toujours jugés pour ce qu'ils sont. Mais en fonction de leurs origines ethniques....
Pour illustrer ces propos, je vous présente deux images qui ont également l'avantage de refléter le visage de l'injustice au Cameroun.
Le deux poids deux mesures du régime tribaliste de Yaoundé, indéniable creuset de l'injustice au Cameroun .
Deux images désolantes qui contredisent avec force toute la propagande officielle sur le vivre ensemble au Cameroun, non sans faire tomber le masque des tribalistes qui dirigent ce pays sous le manteau des défenseurs de la paix ..
Nous sommes au lendemain de la présidentielle de 2018. Des citoyens Camerounais manifestent pacifiquement pour dénoncer les fraudes électorales . Yaoundé réagit par une répression sauvage des manifestations pourtant pacifiques. C'est à dire inoffensives. Vont s'en suivre des vagues d'arrestations.
Sauf que :
Des manifestants pacifiques arrêtés à l'ouest, sous le prétexte qu'ils ont troublé l'ordre public, ont été déportés étonnamment dans la région du centre et torturés avec une extrême méchanceté en violation de la loi, avant d'être abusivement mis en détention, alors qu'ils n'avaient fait du mal à personne.
Par contre,
Quelques temps plus tard il y a eu des manifestations violentes dans la ville de Sangmelima où des autochtones de la région se sont attaqués aux allogènes brûlant leurs boutiques et détruisant leurs biens non sans proférer des menaces publics à l'encontre de ces derniers au cours des mouvements non autorisés sur la voie publique.
Le fait ici est que les casseurs de Sangamelima qui avaient troublé l'ordre public et fait du mal aux allogènes en pillant et en incendiant leurs boutiques ont été laissés en liberté au mépris de la loi.
Nous constatons que les manifestants violents de Sangmelima ont bénéficié jusqu'ici de l'impunité et même de la protection des autorités Camerounaises. Alors que les manifestants pacifiques de Bafoussam ont été arrêtés, déportés dans la région du Centre où ils ont subi des traitements inhumains et dégradants avant d'être jeté dans diverses prisons où ils ont continué à subir des traitements inhumains.
Ce sont des faits de notre histoire. Rien que des faits. Et c'est ce que j'appelle souvent ségrégation tribale.
Ce n'est pas très très différent de la ségrégation raciale en Afrique du sud au temps de l'apartheid. Pas très différents du traitement cruel que les nazis infligeaient aux juifs en raison de leurs origines. C'est simplement scandaleux dans un pays que certains présentent comme étant un État de droit.
Il n'y a qu'une seule explication à cette discrimination : C'est le tribalisme d'État.
Je dis la vérité contre le mensonge fabriqué. Je sais que la vérité sur le tribalisme d'État fait mal. Et même très mal.
Mais le tribalisme d'État fait encore plus mal. Car il divise les Camerounais , promeut la médiocrité et freine le progrès de notre pays.
Je soutiens que la vérité sur le tribalisme d'État doit l'emporter sur le mensonge pour le bien de la société. Car c'est dans le tribalisme d'État que notre vivre ensemble se dissout.
Je sais que le seul argument que les tribalistes vont m'opposer c'est la haine. Mais cela à au moins un mérite. Celui de montrer leur malhonnêteté et leur faiblesse argumentative face à la force des faits.
Je parle des faits. Donc des choses vérifiables par tous.
Le tribalisme doit disparaitre de ce pays.
La lutte continue
AFDD
