Le vieillissement des élus du peuple embarrasse

Fri, 16 Oct 2015 Source: Simplice Lekoa Awono

Sénateurs, députés et maires de certaines circonscriptions politiques agonisent. D’autres croulants s’entretiennent grâce aux caisses des municipalités et l’argent des microprojets.

La croissance en vue de notre économie passe par la mise en valeur du sang neuf dans tous les secteurs. Le Cameroun, en route vers l’émergence à l’horizon 2035, devrait s’atteler à définir de réelles politiques de développement. Leur mise en oeuvre et leur réussite passeraient forcement par l’implication de la jeunesse dont l’âge est compris entre 30 et 60 ans. C’est pour dire qu’il faut faire avec la jeune génération en favorisant son déploiement à la surface politique. Au Cameroun, on a remarqué que les hommes âgés et les malades ont pris en otage tous les secteurs d’activités grâce à la politique politicienne.

La politique des aristocrates, pourtant le président national du Rdpc, Paul Biya a toujours insisté dans ses circulaires adressées au secrétariat général de son parti d’associer les jeunes et les femmes dans l’animation de la vie du parti. Ces instructions ont souvent été balayées d’un revers de la main par les pontes du régime.

Une interpellation sincère s’adresse cependant au Rdpc, parti au pouvoir et qui contrôle la totalité du pays mais aussi très soucieux de notre réussite. En créant le grand ministère de l’Agriculture et du Développement rural, les pouvoirs publics ont compris que la force d’un Etat est sa capacité à nourrir ses populations.

On ne saurait parler d’une agriculture de seconde génération sans impliquer les jeunes dans l’élaboration des politiques agricoles. Les comités jeunes créés dans les collectivités territoriales décentralisées sont l’ombre d’eux mêmes dans la plupart de communes. Pourtant un constat se révèle que les municipalités qui ont à leurs têtes des jeunes brillent par un boom dans le sens du développement. Les infrastructures routières, les hôpitaux, les écoles, les adductions d’eau potable et les groupements d’intérêts communs sont mis en place pour rehausser l’agriculture.

Les revenus issus des redevances forestières et les microprojets sont lisibles et la transparence est de rigueur. Le contraste est vécu dans les surfaces politiques et communautaires dirigées par les vieillards et les malades. Quelques exemples alarmants A Mvangane dans la région du Sud, département de la Mvila, la commune est dirigé par un maire dont l’état de santé préoccupe.

Minsili Eba’a Thomas, 67 ans Camer.be, enseignant de formation se sert dans les caisses de la commune pour lutter contre la mort. Depuis presque 12 ans, l’homme trainerait une cirrhose de foie, un diabète et une hypertension qui l’entrainent parfois dans le coma. Retraité en 2006, le destin façonné par certaines élites l’a propulsé à la mairie de Mvangane, ville sauvage et abandonnée par le pouvoir.

Mais cette communauté bénéficie d’une forêt exploitée par les sociétés et qui reversent la cote part destinée à la mairie. Toute chose qui stabilise jusqu’à présent la santé du maire qui a fait main basse dans les redevances forestières de la commune de Mvangane. Le traitement et le suivi de Minsili Eba’a avoisinent 500.000 Fcfa le mois, sans compter l’entretien d’une famille nombreuse recensée jusqu’aux nombreuses concubines.

Toutes ces charges imposent une gestion calamiteuse de la commune au profit du maire et ses adjoints en manque de culture et d’ouverture d’esprit. Pendant ce temps, Mvangane est restée dans l’indigénat, aucun résultat probant n’honore cet homme perdu dans la commune, qui ne bénéficie rien de ses richesses naturelles. Ce magistrat municipal d’une autre époque n’est pas la meilleure ordonnance pour Mvangane, plutôt, il enfonce la localité dans la « géhenne ».

Auteur: Simplice Lekoa Awono