Le choix des responsables d’un parti politique au pouvoir n’est pas un évènement anodin. Il peut d’autant moins passer inaperçu, s’agissant du RDPC (Rassemblement démocratique du Peuple camerounais), que ce parti exerce le pouvoir au Cameroun, sans discontinuité, depuis son avènement à Bamenda le 24 mars 1985.
Ses militants sont à la tête des principales institutions de l’Etat. Son président national est président de la République. Il compte des majorités confortables aussi bien au sénat (82 sur 100) qu’à l’Assemblée nationale (153 sur 180). Il contrôle la plupart des conseils municipaux des 360 communes du pays. Aussi l’attention portée sur la vie interne de ce parti va-t-elle bien au-delà de ses militants et sympathisants.
Dans ce contexte, la circulaire que le président national du RDPC a signée le 27 juillet 2015, circulaire relative au renouvellement des bureaux des organes de base du parti et de ses organisations spécialisées suscite un intérêt certain.
Cette circulaire, qui convoque le corps électoral militant, trace le cadre général du déroulement des opérations du renouvellement des bureaux des cellules, des comités de base, des sous-sections et des sections. Ces opérations sont étalées du 1er août au 10 décembre 2015 sur toute l’étendue du territoire national et à l’étranger où elles seront adaptées aux spécificités des organes concernés conformément aux dispositions de la circulaire présidentielle.
Le renouvellement annoncé intervient peu après les opérations de placement des cartes du RDPC et, pour des raisons stratégiques internes, trois ans après les délais statutaires de cinq ans, les dernières opérations de même nature ayant eu lieu en 2007.
La circulaire présidentielle relève que le moment est venu de procéder au renouvellement des bureaux des organes de base du RDPC et de ses organes spécialisés pour doter cette formation politique de responsables jouissant d’une légitimité renouvelée ou renforcée. Elle en dresse le profil : « des hommes, des femmes et des jeunes loyaux, fidèles, convaincus, voués avec abnégation au service ( du parti) dans l’intérêt de la nation, des responsables aptes à porter et à promouvoir la nouvelle dynamique impulsée au troisième congrès ordinaire » tenu en 2011.
La plus grande innovation porte sur l’élargissement du collège électoral, conformément à une résolution du congrès sus-évoqué. Ce collège comprend l’ensemble des militantes et militants disposant d’une carte d’adhésion et à jour de leurs cotisations financières, au plus tard quatre jours avant le jour du vote.
Les dispositions de la circulaire présidentielle convergent aussi vers la lutte contre les dérapages et les dérives observées auparavant dans ce genre d’opérations. Il est question de combattre le parachutage, le cumul, les antagonismes et toutes les influences néfastes et nuisibles à la vie du parti comme les querelles de personnes.
Dans cette perspective, il est prescrit que les candidats aux postes de responsabilité doivent « satisfaire aux conditions de résidence, de militantisme, d’engagement, d’efficacité, de compétence, de moralité, de patriotisme, d’expérience, d’ancienneté, de civisme et de discipline ».
Ainsi, par exemple, un candidat au poste de président de section doit avoir occupé antérieurement un poste de membre de bureau de section ou de président, vice-président, secrétaire ou trésorier de sous-section , exception faite des membres du comité central, des membres des bureaux nationaux OFRDPC et OJRDPC, des parlementaires et des maires.
Les enjeux des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du RDPC et de ses organisations spécialisés sont nombreux et importants. Le président national du parti a chargé le secrétaire général du comité central, Jean Nkueté, d’en préciser les modalités d’application sur le terrain. Sous la conduite du secrétaire général du Comité central, des réunions préparatoires ont lieu depuis lors au siège du RDPC. Selon de bonnes sources, ces modalités seront connues bientôt.
Cameroon Tribune explique à ses lecteurs les principaux enjeux du renouvellement des bureaux des organes de base du principal parti au pouvoir.