'Les femmes camerounaises ont-elles encore de la valeur ?'

'Je ne sais pas pour vous, mais cette déclaration m’a fait froid dans le dos'

Fri, 26 Nov 2021 Source: Ecclésiaste Deudjui

C'est la question à laquelle tente de répondre Ecclésiaste Deudjui dans une analyse suite aux différents scandales sexuels qui secouent la toile impliquant des Camerounaises.

Je connais une serveuse qui travaille dans un restaurant et qui touche à peine 35 mille francs CFA par mois —lorsqu’elle n’a pas les manquants—, et qui m’a révélé que son objectif principal c’est de s’acheter un iPhone 13 !

Je ne sais pas pour vous, mais cette déclaration m’a fait froid dans le dos. Parce que cela signifie que cette pauvre jeune fille qui n’a même pas suffisamment de quoi manger, est davantage intéressée par des futilités que par des priorités.

Le pire c’est qu’elle n’est pas un cas isolé. Je connais aussi beaucoup de jeunes filles qui sont soit des étudiantes, soit des chômeuses, soit des débrouillardes, soit des stagiaires, et qui ne rêvent que de la vie de luxe ! Je suis souvent impressionné de voir des Camerounaises qui fréquentent de grands milieux, qui connaissent tous les plus bons coins de la ville de Douala ou de Yaoundé, et qui pourtant vivent dans des conditions exécrables dans leur petite chambrette ou alors dans le domicile familial...

C’EST QUOI LE PROBLÈME ?

En fait, j’ai comme le sentiment que nos sœurs sont davantage préoccupées par l’image qu’elles vont renvoyer auprès de leur entourage. Même si elles sont misérables, il faut qu’elles renvoient l’image d’une fille toujours bien habillée, d’une fille qui ne mange que dans les pizzerias ou dans les glaciers modernes, ou d’une fille qui ne fréquente que des personnalités très fortunées. C’est stupéfiant de constater que lorsque tu invites une Camerounaise pour lui faire plaisir, elle ne va consommer que les produits les plus chers (est-ce que c’est elle qui paye ?). Et je suis encore plus désemparé lorsque tu regardes leurs statuts sur lesquels elles apparaissent comme des divas, alors que dans la vraie vie elles vont venir te demander des mégas qui coûtent à peine 150 francs CFA...

J’EN PARLE À LA LÉGÈRE MAIS LE PROBLÈME EST VRAIMENT TRÈS PROFOND

Nos compatriotes ont déjà perdu les quatre points cardinaux. Lorsque tu flirtes avec une Camerounaise, tu sais déjà précisément ce que tu dois faire pour coucher avec elle. Au choix : la flasher avec le bling-bling et les fausses promesses, l’impressionner avec ton carnet d’adresses et ton passeport, ou alors lui proposer un peu d’argent et puis l’inviter immédiatement dans une auberge.

Même avec les élèves de Terminale, ça marche. Les filles camerounaises tombent amoureuses dès que quelqu’un résout leurs petits problèmes d’argent. Les sentiments ont quitté le cœur de la fille pour venir se loger dans le porte-monnaie du garçon. Les femmes ont désormais des priorités insensées comme les dates d’anniversaire, les soirées arrosées avec les cuvettes de bières remplies sur la table, ou encore les morceaux de porc et le poulet braisé sur les berges du fleuve Wouri.

Lorsque je demande à une adolescente ce qu’elle veut manger, elle me répond « Le chawarma ». Lorsque je rencontre une nouvelle « cameruineuse », elle m’accorde juste un ou deux jours de répit et ensuite elle me pose ses difficultés financières. Vous les connaissez toutes : anniversaires comme j’ai dit tout à l’heure, deuil d’un parent proche, maladie spontanée, pension scolaire, coiffures, petit-déjeuner, crédit de communication, mégas, argent de transport, etc. Rien de vraiment sérieux. Pourtant c’est en résolvant ces petits problèmes de rien du tout qu’elles vont réellement tomber amoureuses de vous, je vous assure ! Et d’ailleurs elles vous offriront rapidement leur corps avant même le début des négociations.

J’avais invité une fille chez moi qui est venue pour passer toute la journée, et elle a passé toute cette journée effectivement à regarder les statuts de ses contacts sur les réseaux sociaux. Incroyable ! Nos jeunes filles passent le temps à convoiter la vie des autres, à envier leurs copines qui sont à Paris, qui sont mariées, ou qui ont trouvé un travail. Les statuts sont devenus comme un miroir de jalousie et de voyeurisme, et c’est à force de regarder des gens qui ne montrent que les bons côtés de leur vie sur Instagram, que des filles comme ma serveuse m’ont déclaré que « Je vais faire tout et tout pour m’acheter un iPhone 13 ! »

Notre pays a vraiment perdu des valeurs essentielles à la dignité de la jeune fille camerounaise, et je n’ai plus que mes larmes pour pleurer. Le ministère de la promotion de la femme et de la famille ne s’y penche pas suffisamment, et pourtant le chantier est énorme. La jeunesse féminine de notre Cameroun est en déperdition presque totale, avec des filles qui découvrent le sexe à quatorze ans et qui font leur premier avortement à seize ans et demi. Les influenceuses que nous érigeons en modèles ne les y aident pas, elles qui se font passer pour des princesses entretenues et qui font accroire à nos enfants que l’argent est facile à obtenir, et qu’il suffit juste d’être jolie et bien habillée pour avoir réussi sa vie... ce qui est complètement absurde !

La prostitution et le sexe sont devenues monnaie courante. Toutes les filles de 22 ans ont déjà accouché un enfant au Cameroun. Les vendeuses de piment se servent de WhatsApp et de Facebook pour rechercher des clients sur internet. Certaines jeunes filles passent leur journée à se maquiller et à s’embellir, avec un sérieux et un professionnalisme qu’elles auraient dû investir dans l’apprentissage d’un véritable métier.

Les hommes ne se plaignent surtout pas de cette situation, puisque ceci les arrange. Ils profitent plutôt de cette pauvreté matérielle et surtout mentale de nos pauvres jeunes fillettes, pour les exploiter sexuellement. Ils leur font le chantage avec quelques petits billets de banque, et généralement ça fonctionne. Car la plupart de nos filles sont des affamées, elles ont aussi soif de la grande vie et elles sont pressées de gagner rapidement beaucoup d’argent, et cela quel qu’en soit le prix.

Voilà pourquoi la majorité de ces Camerounaises a malheureusement perdu beaucoup de valeur.

Auteur: Ecclésiaste Deudjui