Les grandes familles entre politique et busines

Mon, 23 Nov 2015 Source: La Lettre du Continent

Les représentants des dynasties camerounaises continuent de peser sur le pays. Décryptage.

Prince d’une monarchie peul du Nord-Cameroun, Issa Hayatou s’est installé temporairement, le 8 octobre, dans le fauteuil de Sepp Blatter à la tête de la FIFA.

Ce fils de Lamido Hayatou, chef traditionnel de Garoua (Lamido), préside la Confédération africaine de football (CAF) depuis vingt- sept ans.

Plusieurs autres membres de cette dynastie officient dans les arcanes du pouvoir à Yaoundé. Actuel monarque, le frère aîné d’Issa Hayatou, Alim Hayatou, est le secrétaire d’Etat à la santé publique.

Autre frère, le commissionnaire divisionnaire Daïrou Hayatou est l’un des plus hauts gradés de la Police nationale. Une des filles Hayatoua par ailleurs épousé en premières noces Mohamadou Bayero Fadil, propriétaire du Pullman de Douala et de la chaîne Cameroun24.

A l’instar de son père, El Hadj Abdoulaye Fadil, Bayero Fadil est un baron du RDPC : il est membre du comité central de la formation de Paul Biya. L’un des cadets de la fratrie Fadil est maire RDPC du 3e arrondissement de Douala, qui abrite la première zone industrielle du Cameroun.

Mukete, Muna et les autres.

Autre grande famille mêlant affaires et politique, les Mukete sont emmenés par leur patriarche, Fon Victor Mukete, 97 ans. Ce dernier, chef supérieur des Bafaw (sud-ouest anglophone), est le doyen du Sénat et le vice-président du RDPC. Il préside également la Camtel, la société nationale des télécommunications.

Très impliqué dans ce secteur, son fils Ebarko Mukete pilote la filiale MTN Cameroon. D’autres frères prospèrent dans le business à l’instar d’Ekoko Mukete, promoteur immobilier et patron de la régie publicitaire Spectrum. Quant à John Akpo Mukete, il est chargé de la jeunesse du parti au pouvoir.

Dans la même zone anglophone, la famille Muna, qui descend de l’ancien vice-président Salomon Tandeng Muna, est représentée par Ama Tutu Muna, secrétaire d’Etat et ministre de 2004 à octobre 2015, ainsi que par ses six frères dont deux sont des avocats connus.

Ancien bâtonnier et procureur adjoint du TPI à Arusha, Bernard Muna est le seul à faire de la politique. Il se présente comme opposant à Paul Biya. Vice-président de Transparency International, Akere Muna a de son côté présidé la commission économique et sociale de l’Union africaine (UA).

Si l’on excepte la famille Akame dont font partie le conseiller de Biya Jean Foumane Akame et le patron de Camair-Co, Edouard Akame Mfoumou, les grandes lignées semblent sur le déclin dans la partie francophone et chrétienne du pays.

Auteur: La Lettre du Continent