La date du 21 octobre 2016 sera désormais inscrite dans les annales de l’histoire du Cameroun. Ce jour-là, les deux capitales, politique et économique du Cameroun, Yaoundé et Douala étaient coupées l’une de l’autre, que ce soit par voie terrestre ou ferroviaire, avec à la clé une centaine de morts à Eseka, à la suite d’un accident de train. Une situation inédite jamais vécue au Cameroun depuis plus de 30 ans. Cette image à elle seule résume le bilan du Renouveau dans le secteur des transports au Cameroun. Lorsque Paul Biya hérite du pouvoir en 1982, le compte 1330 km de routes bitumées.
En 2016, le ministère des Travaux publics pointe 6500 Km de routes bitumées. Ce qui fait 5170 Km en 34 ans. Soit 152 Km chaque année. Or, l’ambition du Cameroun est de se doter de 8500 Km de routes en 2020. Au rythme de 152 Km par an d’ici les quatre années qui séparent de 2020, Paul Biya et son gouvernement auront construit seulement 608 Km de routes. Ce qui fera un total de 7108 Km en 2020. Bien de loin de l’ambition de départ.
La route nationale No3 Yaoundé-Douala, l’une des routes du célèbre « triangle de la mort » au Cameroun, a même réussi l’exploit d’être classée par l’Organisation des Nations-Unies en 2014 parmi les routes les plus dangereuses au monde. Ce, au regard du nombre élevé de morts qu’on y enregistre chaque année. L’autre image frappante du bilan du Renouveau dans le secteur des transports est la compagnie aérienne nationale. Après avoir perdu le « Combi », la 11e province du Cameroun, comme on appelait affectueusement ce 747 de la défunte Cameroon Airlines (Camair), devenue Camair-co, cette compagnie aérienne ne dispose presque plus d’avions dignes de ce nom. Il est même sous assistance Boeing pour essayer de retrouver ses ailes. Son seul gros porteur « le Dja » est tous les jours cloué au sol pour défaut de pièces de rechanges, quand il n’est pas tout simplement bloqué pour des factures de maintenance non payées.
Le chemin de fer lui, non plus n’a pas fait mieux. Après plus de 30 ans, le Renouveau n’a pas pu construire un seul kilomètre de chemin de fer de plus. Son linéaire a même reculé avec la suppression de la ligne Mbanga-Nkongsamba. Avec le Renouveau, la ville de Nkongsamba n’entendra donc plus siffler le train. C’est vrai, le Renouveau pourrait rétorquer qu’il a construit le port en eau profonde de Kribi, pour ce qui est du transport maritime, mais il reste que depuis deux ans que la première phase de sa construction est achevée, le Renouveau peine à le rendre fonctionnel.