Militants du Sdf ou du Rdpc, leur position n’est pas constante en matière de soutien à Emmanuel Nzété.Le décret N° 2015/1375/PM du 08 Juin 2015 fixant les modalités d’exercice de certaines compétences transférées par l’Etat aux Communes en matière de commerce a fait enfler la polémique dans les salons feutrés de la ville de Bafoussam.
Surtout que les relations entre Emmanuel Nzété, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bafoussam, et Jules Hilaire Focka Focka, maire de la commune de Bafoussam I sont particulièrement tendues depuis 2013, notamment au sujet de la gestion des parkings payants et des espaces marchands.
Et cette réplique d’Emmanuel Nzété ne fait pas reculer le maire de cette commune d’arrondissement : «Tous ceux qui ont passé le temps à déformer l’esprit du décret [en disant haut et fort] que la gestion des marchés revenait aux communes d’arrondissement, doivent aller s’excuser ou apporter des rectificatifs sur ce qu’ils ont initialement dit», s’insurge-le délègue du gouvernement auprès de la Cub.
Tous conscients de la situation déplorable
« Aujourd’hui, je suis maire, les données ont changé, je dois me battre pour le développement de ma cité. Par principe, je ne saurais être frontal avec le délégué du gouvernement. Quand je ne suis pas d’accord avec lui, je l’approche pour exprimer ma désapprobation », soutient habituellement le 1er magistrat municipal de Bafoussam Ier.
Son homologue de Bafoussam II à Baleng, bien que plus critique lors des sessions du conseil de communauté, se veut nuancer dans sa posture de contestation. «Nous sommes tous conscients de la situation déplorable dans laquelle se trouve la ville de Bafoussam, surtout en matière de voirie municipale. Relativement à la cohabitation entre commune d’arrondissement et Cub, comme je l’ai déjà dit dans d’autres tribunes, le problème se trouve au niveau des textes qui ne mettent pas suffisamment l’accent sur les communautés urbaines.
Ceux-ci ont été élaborés sur la base des communes. On a beaucoup de chevauchement sur le terrain avec les délégués du gouvernement qui font de plus en plus ce que faisaient les maires jusque-là. Cette situation a une incidence sur les recettes des communes. Nous avons opté pour la voie de la concertation lorsque des problèmes se posent sur le terrain », soutient Emmanuel Tagne Ngéko.
« Vos remarques et vos recommandations seront pris en compte ».Cette expression, Emmanuel Nzété, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bafoussam l’a prononcé au terme de la séance d’examen du compte administratif de cette entité, bouclée le 27 avril dernier.
Maurice Nzeundie, grand conseiller sous les couleurs du Front social démocrate (Sdf en anglais) et membre de la commission des Finances, l’examen du compte administratif le 27 avril 2016 se chiffre à environ 1 milliards 405 millions francs Cfa. L’accroissement de ce chiffre et le renforcement des recettes, notamment en termes de permis de bâtir font partie de ses préoccupations.Compétence pour les gérer
Rappelons qu’il y a quelques mois, certaines Communes de la Mifi se sont octroyées le droit de convoquer une session extraordinaire de leur conseil municipal au cours de laquelle, elles ont autorisé ou habilité leur maire à prendre possession de tous les marchés et espaces marchands de leur territoire de compétence pour les gérer. Malheureusement pour elles, dit-on dans l’environ d’Emmanuel Nzété, le préfet, autorité de Tutelle avait rejeté la délibération issue des travaux dudit conseil.
Ainsi, une mission interministérielle a été dépêchée à Bafoussam le 08 Mars 2016, sous la conduite de l’Inspecteur général du Minatd, Enow Abram Egbe pour une séance de travail qui a eu lieu dans la salle des actes de la préfecture de la Mifi à Bafoussam et à laquelle était associé le préfet de la Mifi, le délégué du gouvernement auprès de la Cub, les Maires des communes d’Arrondissement de la Mifi et leurs Adjoints, les secrétaires généraux de la Cub et des communes d’arrondissement.
Lors de cette rencontre, les contours du décret N° 2015/1375/PM du 08 Juin 2015 fixant les modalités d’exercice de certaines compétences transférées par l’Etat aux Communes en matière de commerce ont été expliqués.