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Les masques du tribalisme sont tombés

Béti Fédéralisme Biya Le véritable malheur et défaut du Camerounais Maurice Kamto, c'est d'être Bamiléké

Dim., 14 Oct. 2018 Source: Albert TETANG

Le mur invisible du tribalisme s'est écroulé. Il y a eu le temps démagogique où le pouvoir et ses agents ne cessaient de clamer l'unité (à propos de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest). "Un et Indivisible". Il y a eu également le temps du show où des Camerounais, "main dans la main", passaient dans les médias (Afrique Média et Cie), se faisant des "bisous", et criant leur haine de la France, de l'Occident.

Maintenant, on sait qu'il y a eu trop de comédie et qu'il y a des tribus que l'on n'aime pas. Pour être direct, le véritable malheur et défaut du Camerounais Maurice Kamto, c'est d'être Bamiléké.

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A vrai dire, et pour paraphraser le jeune cinéaste Raphael Matouké, nous avons été formatés, dès notre bas âge à détester les Bamiléké. Nous avons hérité de la jalousie de nos aïeux, à cause de la dextérité (réussite) de cette tribu dans les affaires…

C'est dire qu'il s'agit d'un tribalisme naturel et automatique. On pourrait affirmer que le tribaliste anti-Bamiléké, ne mesure même pas la gravité de la détestation du Bamiléké, à la manière du Nazi vis-à-vis du Juif. Mais heureusement, que beaucoup de Camerounais honorables, ont réussi à surclasser cette programmation "génétique" de l'anti-bamilékisme.

Au nom de quoi un Camerounais peut-il s'investir et sillonner tout le Cameroun, depuis des années, battre précampagne et campagne dans les villages les plus reculés, parfois sous la pluie, sur des pistes enclavées et impraticables, et qu'au finish, on lui oppose son identité tribale, comme défaut d'accession à la magistrature suprême de son pays? Et cela, malgré ses atouts et sa compétence? Certains Camerounais préfèrent-ils le sous-développement? Tous les peuples qui refusent l'ouverture et le progrès demeureront les chimpanzés du futur.

Au nom de quoi des Camerounais peuvent-ils prendre la peine de s'inscrire sur les listes électorales, se déplacer ensuite dans les bureaux de vote, pour rien ? Puisque de super Camerounais modifieront leur choix? Au nom de quoi des Camerounais ou une certaine caste peuvent-ils s'arroger le droit de décider (au dessus du peuple souverain) qui ne doit pas ou ne peut être président au Cameroun?

Au nom de quoi un individu se lève-t-il pour déclarer publiquement qu'il s'oppose au choix du peuple Camerounais et n'acceptera pas qu'un Bamiléké soit porté au pouvoir? Est-ce toujours et cette fois-ci encore, les pays Occidentaux et la France en particulier, dans ce cas précis, qui veulent déstabiliser le Cameroun, ou alors le fait d'un tribalisme que nous refusons d'assumer?

Au nom de quoi un Douala, un Bamoun, un Banen, un Bakweri, un Bakossi, etc.ne pourrait-il pas être président au Cameroun? Au nom de quoi un Barack Obama (fils de Kenyan) peut-il être élu président aux USA (sans discussion, et que nous le fêtions) et qu'un Bamiléké ou un autre Camerounais n'ait pas ce même droit au Cameroun, en raison de son origine tribale?

Si un Bamiléké est un moins Camerounais, ou est de facto exclu du champ de la citoyenneté, alors, ne vaudrait-il pas mieux d'envisager et de favoriser les processus séparatistes, et les exclure ainsi officiellement?

Comment comprendre que notre papa qui a 86 ans (et qui aurait déjà dû, il y a longtemps, passer la main à une autre génération) en soit toujours et encore aussi assoiffé du pouvoir, au point de préférer le chaos et une guerre que je nommerais "La guerre des clochards" Beti, Bassa, Bamiléké, etc. Que rapporte-t-il au juste à notre pays, les records de la durée au pouvoir, (et de s'en vanter) quand notre peuple misère autant? Et au prix du financement de faux observateurs internationaux de Transparency International?

Le monde entier regarde en 2018, des Camerounais qui se promettent la mort pour une affaire de confiscation du pouvoir. INCROYABLE! Les cas du Rwanda, Burundi, Kenya, Côte d'Ivoire et RCA, etc. ne nous disent-ils toujours rien?

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J'ai HONTE de nous. Sommes-nous des sous-hommes, des barbares faits pour s'entretuer, et être perpétuellement pris en charge par d'autres peuples? Pardonnez-moi, mes frères. Je suis dépassé par tant d'obscurantisme et de satanisme. Je suis d'autant moins fier de nous, que raisonnent dans ma tête certains propos, à travers le monde, qui n'honorent pas l'Africain. Je n'ai jamais su comment on en arrive à détester les identités tribales. Je n'ai jamais rejeté que la politique de désastre contre notre jeunesse et notre pays, menée par le président Biya, mais pas son origine Bulu. Jamais nous ne comprendrons ni n'accepterons un projet de mort d'un Camerounais en raison de ses origines Bamiléké, Bassa, Beti, Douala, etc.

Notre seul crime est le choix d'une alternance pacifique. Afin que d'autres Camerounais essaient de relancer ce pays meurtri. Faut-il absolument se maintenir au pouvoir en sacrifiant le devenir de plus de 25 millions de Camerounais? Ou devrions-nous plutôt donner une chance à la réconciliation et à la renaissance du pays, comme le propose Kamto?

Auteur: Albert TETANG