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Les pièces ne sont plus monnaie courante

Fri, 2 Oct 2015 Source: Michèle FOGANG

Dans les magasins, taxis et autres marchés, les transactions deviennent difficiles faute de jetons.

La mine serrée, Roger Mendounga tente en vain de convaincre la caissière d’un magasin de Yaoundé. Après avoir fait la queue pendant près de 20 minutes, le jeune homme est confronté à un problème de remboursement. « Que vais-je faire de tous ces produits ? Je ne peux quand même pas tous les ramener dans les rayons ».

Un argumentaire qui laisse son interlocuteur de marbre. Alors que le ton monte, des agents de sécurité s’approchent pour s’enquérir de la situation. « Il me manque 400 F pour pouvoir rembourser ce client. Comme lui-même n’a pas de petite monnaie, il devra retourner les marchandises », explique la caissière. Embarrassé, Roger Medounga doit se résoudre à restituer les marchandises achetées, pour aller s’approvisionner ailleurs.

Il faut le dire, les pièces d’argent se font rares en ce moment. Que ce soit dans les grandes surfaces, les pharmacies et autres véhicules de transport en commun, les clients qui disposent de billets de banque ont du mal à se faire rembourser. Pire, pour disposer de ce « liquide »), il y a un prix à payer. « Pour avoir des pièces d’argent, je vais très souvent vers les petits commerces ou encore des stations-service.

Moyennant 100 ou 700 F, je peux obtenir de la monnaie pour environ 25 000 F », explique Pierre Takam, un taximan. Roland Essomba, un tenancier d’une boutique avoue, pour sa part, devoir recourir à des astuces pour ne pas être à court de pièces d’argent. « Je fais la monnaie de 5000 F la veille au soir.

Le matin, j’évite de servir les clients qui ont de grosses coupures », précise-t-il. Au niveau des guichets et autres caisses, l’astuce consiste à proposer des marchandises équivalant à la somme restante, en lieu et place des pièces à rembourser. Mais, les clients n’adhèrent pas toujours à cette pratique.

« Ils préfèrent très souvent abandonner les produits sélectionnés ou encore retirer certaines marchandises de leur panier », explique Carine Abena, caissière.

Ni les taximen, ni les commerçants, ne veulent perdre leurs pièces. D’où la nécessité, pour les clients, de se débrouiller à acheter les jetons, pour éviter les cris et les menaces au sortir des magasins et des taxis.

Auteur: Michèle FOGANG