Mercredi 14 octobre 2015, le président Barack Obama a pris le Congrès de son pays à témoin du déploiement en perspective de 300 soldats américains au Cameroun.
Au moment où le chef de l’Etat du pays le plus puissant du monde faisait cette annonce, 90 soldats des Us Force Armed personnel étaient déjà déployés sur le terrain depuis le 12 octobre, selon le discours officiel, et bien avant d’après des sources bien informées de la situation dans les zones de conflit armé contre la secte terroriste Boko Haram dans l’Extrême-Nord Cameroun.
Le discours laconique du président américain n’a pas donné plus de détails sur les tenants et les aboutissants de cette mission aux contours flous, se limitant tout juste de préciser que c’était pour assurer la sécurité des Etats Unis. Le chef de l’Etat américain a en outre indiqué qu’il s’agissait des « opérations de collecte aérienne de renseignements, de surveillance et de reconnaissance.»
Habituellement lors de ce type d’exercice, le chef de l’exécutif doit s’expliquer de long en large sur les motivations et le bien-fondé de l’intervention armée en terre étrangère, comme ce fut le cas lors des deux mandats de son prédécesseur Georges W. Bush Junior à la Maison blanche. Mais, le Congrès américain, réputé être le laboratoire de la pratique et de la consolidation démocratique dans ce pays leader du G8, n’a pas insisté outre mesure.
Le discours du président est passé comme une lettre à la poste. Pas de précisions sur le calendrier des opérations des U.S. Armed Force personnel, qui ont aménagé leur quartier général à Garoua dans la capitale régionale du Nord Cameroun. Quand feront-ils leurs bagages ? « Ils resteront au Cameroun jusqu’à ce que leur soutien ne soit plus jugé nécessaire », a dit vaguement le chef des armées des Etats-Unis.
Drones
Suffisant pour justifier les craintes et les suspicions d’une bonne partie de l’opinion publique camerounaise et même d’autres pays de la sous région. Ils sont en effet nombreux à penser que les Américains, qui observent la situation dans l’extrême-Nord depuis le début des hostilités, ont un agenda caché Camer.be. Le déploiement des marines, des soldats de l’Otan ou des casques bleus de l’Onu en territoire étranger a été souvent considéré comme une menace à la souveraineté de ces pays. Des observateurs y voient généralement des motivations d’ordre géostratégique sur fond d’intérêts personnels des grandes puissances planétaires.
Et le fait que l’on ait affaire au golfe de Guinée très riche en ressources halieutiques et pétrolières n’invalide pas complètement ces hypothèses. Dans les milieux diplomatiques américains à Yaoundé, l’on insiste sur le fait qu’il s’agit bien de personnels militaires. « Pour l’instant l’ambassadeur souhaiterait, dans le respect des usages diplomatiques, que le gouvernement camerounais assume la paternité de la démarche (…)
Il y a des informations que l’on garde secrètes, pour ne pas donner l’occasion à l’ennemi de savoir ce que nous faisons Camer.be. Il y a nombre d’actions comme celles-là que nous menons en back office, mais qui sont très efficaces », souffle une source introduite. Bien plus, l’on apprend que les personnels en question ne sont pas forcément des forces de combat, mais intègrent plusieurs acteurs et compétences comme des informaticiens. Bref, « des personnes qui vont travailler sur des drones, qui exploiteront des informations qu’on va mettre à la disposition du public », entre autres.