Alors qu’ils sont présentés comme des « béni-oui-oui », sans poigne par plusieurs de leurs compatriotes, les députés camerounais parviennent à glaner reconnaissance et victoires à l’extérieur.
Du Koweit, très peu de Camerounais en parleraient en termes de relations avec le Cameroun. Mais, la récente visite d’un groupe de parlementaires koweitiens au Cameroun au courant de la semaine allant du 21 au 25 mars 2016, a permis de savoir que cette monarchie parlementaire du Moyen Orient est présente à travers certains projets comme la construction des routes Yaoundé-Kribi et Ayos-Bonis.
Bien avant leur départ, ces parlementaires ont promis de continuer à apporter leur aide au Cameroun, à travers d’autres projets de développement et en accroissant les échanges commerciaux entre les deux pays. Cette présence de parlementaires koweitiens est aussi le signe d’une diplomatie parlementaire active et donc les fruits sont visibles.
L’une des figures qui illustrent bien les victoires de la diplomatie parlementaire est celle de Martin Chungong. Il est depuis le 30 juin 2014, le secrétaire général de l’Union interparlementaire (UIP), devançant quelque 53 autres candidats.
Premier Africain et non-Européen à occuper cette fonction depuis sa création il y a 127 ans, il lui revient de diriger le personnel, de gérer le budget et de mettre en oeuvre les décisions du Conseil directeur et de l’Assemblée de l’UIP. Cette institution joue le rôle de «foyer de la concertation interparlementaire à l’échelle mondiale», en oeuvrant pour la paix et la coopération entre les peuples et l’affermissement de la démocratie représentative.
C’est dans cette optique que Martin Chungong, qui a passé 14 ans de sa carrière à l’Assemblée nationale du Cameroun avant de rejoindre l’UIP en 1993 a déjà voyagé dans différents continents à travers le monde.
En Syrie par exemple où il a rencontré le président Bachar al-Assad en janvier 2015, Martin Chungong a «engagé les dirigeants syriens à mettre en place un parlement indépendant et représentatif de l’ensemble de la classe politique». L’autre victoire du Cameroun est l’élection à la tête du parlement panafricain de Roger Nkodo Dang.
Le député camerounais est depuis le 27 mai 2015 le président de cette institution, après avoir battu deux autres candidats, le Mozambicain Eduardo Joaquim Mulembwe de la Communauté économique de l’Afrique australe (SADC) et le Tunisien RahouiMongi.
Depuis son élection, le président Roger Nkodo Dang multiplie les contacts pour donner plus de pouvoir au parlement panafricain. Quelques mois après son élection, l’un de ses objectifs était de pousser des pays comme le Cameroun qui traînent encore le pas, à ratifier le protocole amendé de Malabo.
Ce protocole vise à faire du parlement panafricain un organe législatif. Quelques semaines avant l’élection de son camarade de parti à la tête du parlement panafricain, le président de l’Assemblée nationale a été fait chef traditionnel en Côte d’Ivoire.
C’était au cours d’une visite que Cavaye Yeguie Djibril a rendu à son homologue ivoirien Guillaume Kigbafori Soro. Les deux parties ont parlé de sécurité transfrontalière et terrorisme, jeunesse et emploi.
Le 6 octobre 2014, le Cameroun a accueilli la 60èmeconférence de l’Association des parlementaires du Commonwealth, qui mettait un accent sur les questions de développement. Le président de l’Assemblée nationale du Cameroun, Cavaye Yeguie Djibril en était alors le président en exercice.
Toujours en octobre 2014, les députés camerounais ont reçu la visite de Claude Bartolone, le président de l’assemblée nationale française. Une première depuis l’indépendance. La visite a permis au président de l’Assemblée française de discuter défense, éducation, sécurité et coopération avec le Cameroun.
Des sujets sur lesquels les Camerounais attendent très souvent leurs députés, sans trop les voir.