Monsieur le Ministre, La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination vous présente ses compliments, et se fait un devoir, de vous répercuter le message ci-après, reçu d’un observateur indépendant crédible qui a enquêté durant deux mois à l’ouest du pays.
« La situation est grave à Bafoussam. Des agents du ministère de l’élevage retirent des poulets des fermes pour détruire sous le prétexte d’une grippe aviaire fantôme. Pas de test sur les poulets qu’on détruit. Les résultats des autres tests ne sont jamais revenus. Depuis des mois qu’ils ont fait des prélèvements dans certaines fermes. La situation est très grave ici. Je me demande s’ils ne veulent pas effacer l’ouest de la carte du Cameroun » ?
Dans l’attente de votre réaction, je me permets simplement, monsieur le Ministre, de rappeler à votre attention, que l’élevage est avec l’agriculture, le poumon de l’économie de la région. En effet l’Ouest n’a ni forêt, ni port, ni zone industrielle officiellement aménagée. 80% des produits de l’élevage est exporté, et plus de 50% de la production de maïs entre dans cette activité devenue une véritable industrie de la provende.
L’action de vos agents est donc à tort ou raison, diversement interprétée, surtout si des abus s’en mêlent, et encore mieux si les populations n’ont aucune preuve ni explication tangible, scientifiquement incontestable, et vérifiée par des expertises indépendantes qualifiées.
Il va donc sans dire, que le prolongement de cette situation, constitue, de façon directe, certaine et avérée, une menace considérable pour l’ordre public, au-delà des graves répercussions nationales dont personne ne serait à l’abri.
Hautes considérations citoyennes./.
Shanda Tonme, président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi)