La nouvelle ministre des Postes et Télécommunications met en garde les directeurs des structures sous tutelle de son département ministériel sur la recherche des performances et des résultats probants d’exploitation.
Au cours de sa réunion de prise de contact avec les structures déconcentrées de son ministère, tenue à Yaoundé il y a quelques jours, le nouveau ministre des Postes et télécommunications, a fixé le cap de l’action de ses collaborateurs. Recherche de performances et résultats auront été les « Guide lines » que la ministre prescrit aux responsables des organismes sous tutelle de son département ministériel. « Camtel et Campost devront désormais contribuer à renflouer les caisses de l’Etat et non à les délester comme c’est le cas depuis quelque temps », a indiqué en substance la ministre à ses collaborateurs.
Elle a rappelé aux chefs des deux institutions qu’elle sort d’une administration où le crédo est l’atteinte des résultats, et que c’est ce contrat de performances qu’elle entend imposer désormais aux institutions sous la tutelle de son ministère. Une annonce qui sonne comme une révolution copernicienne pour ces deux institutions habituées aux perfusions financières de l’Etat. Et davantage pour la Cameroon Telecommunications qui ploie sous un endettement démentiel estimé, selon des sources, à près de 300 milliards de Fcfa sous le seul magistère de David Nkoto Emane. Avec des retours sur investissements qui tardent à dévoyer leur lisibilité.
Nous y reviendrons dans notre prochaine édition. Au cours de cette concertation, des simulations ont été faites sur la capacité de Camtel à renflouer les caisses de l’Etat. Hypothèse d’école prise par certains participants, si un opérateur comme Mtn percevait seulement en moyenne 100 Fcfa par jour sur chacun de ses 4 millions d’abonnés, cela ferait une manne financière de 400 millions de Fcfa quotidienne. Soit une rentabilité annuelle attendue d’au moins 1,4 milliards de Fcfa, de quoi rembourser la lourde ardoise des dettes contractées par Camtel.
Comment comprendre que Camtel, qui dispose d’un réseau de communication plus étendue, ne soit pas capable de telles prouesses avec Ctphone ? Et dire que la licence mobile qu’exploite Mtn avec tant de bonheur avait été cédée par Camtel pratiquement au franc symbolique, par manque de vision managériale. Autant le dire, c’est une sérieuse mise en garde pour la direction générale de Camtel, habituée à recourir aux emprunts internationaux dans son management , à l’instar des 280 milliards de Fcfa, pour lesquels le chef de l’Etat vient d’autoriser le Minepat à négocier auprès d’Exxim Bank of China, pour le compte de Camtel. Des présages d’une collaboration serrée entre deux gestionnaires formatés aux principes antagoniques, la quête des résultats pour l’un et l’attente des financements pour l’autre.