Depuis deux mois, l’opinion publique camerounaise, instrumentée par des titres de la presse nationale à laquelle se mêle le groupe Jeune Afrique, est ingénieusement tourmentée, abreuvée voire saoulée par des informations les unes plus vexantes ou plus étonnantes que les autres. Il s’agit des affaires de détournements des deniers publics évalués en milliers de milliards de Francs CFA.
Les affaires portent notamment sur la gestion des fonds COVID d’une part, et sur les dépenses des lignes budgétaires 94 et 65 logées dans le budget du ministère de l’Economie d’autre part. A ce propos, il a été constaté, pour la première affaire limitée sur une courte période, des attributions de marchés fictifs, des marchés non réalisés, des sociétés crées pour la circonstance sans bureaux ni structures quelconques, des prête-noms multiples. Pour la deuxième affaire, des fonds publics estampillés sous une dénomination fallacieuse à dessein, ont servi sur une longue période à financer des projets bancals portés par des hommes liges, de vrais patrons indélicats et des nouveaux riches sans consistance ni égards protocolaires, des maîtresses, des membres de famille, des amis, des hauts fonctionnaires pour leur part de gâteaux.
Au regard de la gravité, de l’ampleur et des implications nationales et internationales de ces crimes incontestables, le chef de l’Etat, à la suite des partenaires bilatéraux et multilatéraux, a prescrit des enquêtes. A ce jour, lesdites enquêtes font l’objet de diverses procédures à la fois au Tribunal criminel spécial, et au contrôle supérieur de l’Etat.
Pour des raisons tantôt liées à la maturation de certaines procédures, et tantôt au remaniement du gouvernement attendu depuis trop longtemps et enfin tantôt aux supputations de transition au sommet de l’Etat et de la République avec la concurrence, les coups bas, les messes de minuit, un certain nombre d’actes ont été posés, sont en préparation ou devraient l’être dans les prochains jours. Evidemment une chaîne de conséquence tant sur le paysage politique, l’équilibre des institutions, l’ordonnancent des privilèges et des prérogatives ainsi que les rapports avec le Chef de l’Etat, son entourage rapproché ainsi que son gouvernement, sont à envisager à bref délai.
Le MPDR, très éveillé par ce contexte particulièrement délicat, invite les uns et les autres à faire preuve de patience, de civilité, de convivialité et mieux de redoubler de patriotisme. Il faut éviter de placer la république dans une spirale de vengeance et de règlement des comptes.
Le MPDR recommande précisément à la presse, de faire très attention dans les commentaires, les épithètes et toutes sortes de propos injustement agressifs, injurieux, diffamatoires et humiliants qui attentent à la dignité, à l’honneur, à l’amour propre ainsi qu’à la sérénité des familles. En effet certains propos lus dans les médias, s’assimilent à des incitations à la guerre civile et à la soumission du pays à des milices et des mafias. La réalité c’est que nous sommes tous plus ou moins coupables, délinquants, responsables ou irresponsables. DU CALME.
Le MPDR réitère sa foi au dialogue, au pardon, à la tolérance ainsi qu’au triomphe de l’Etat de droit quoi qu’il advienne. La justice suivra son cours pour tous, et c’est pour cela qu’il est important de ne pas anticiper avec de la haine et des injures sur l’issue des enquêtes et procédures engagées. Tous ceux qui seront reconnus coupables dans ces deux affaires, seront inévitablement et inéluctablement châtiés conformément aux lois de la République, tant le mal est profond. Si tel est la volonté du chef de l’Etat, alors le MPDR soutient fermement la démarche ./.