Résolument engagé à réduire le problème de logement dans les dix régions du Cameroun, le gouvernement a lancé la construction de nombreux édifices à travers le pays. Sauf que depuis près de 10 ans, les chantiers ne sont toujours pas livrés.
Le suivi-évaluation des politiques publiques en matière de logements sociaux au Cameroun, a permis de relever mercredi dernier à travers son comité, les difficultés qui entravent le bon déroulement des chantiers. Sur le terrain, le comité se félicite néanmoins des avancées enregistrées. À l’Assemblée nationale le mercredi 27 juin 2018, le ministre du Développement urbain et de l’habitat (Minduh), Jean Claude Mbwentchou, s’est dit satisfait de nombreuses évolutions au niveau législatif, mais sans toutefois ignorer les obstacles du terrain parmi lesquels : la question foncière qui constitue un véritable problème pour la mise en œuvre de ce projet : «Il faut que le promoteur qui veut investir dans les logements sociaux soit maitre du terrain.
Vous ne pouvez construire une ville si vous n’avez pas la maitrise foncière», s’est défendu le Minduh devant la chambre basse du parlement. La question des financements est également évoquée par Jean Claude Mbwentchou comme une entrave à l’évolution des chantiers : «Les banques sont encore réticentes à investir dans le secteur parce qu’elles le disent pas très productif», a-t-il ajouté, non sans évoquer la fiscalité, le coût des matériaux de construction qui constituent selon lui, d’autres freins à la poussée des logements sociaux. Le programme gouvernemental de construction desdits logements dans sa phase pilote relative à la construction de 1675 logements sociaux se poursuit à Yaoundé et Douala, avec un taux global d’avancement de 75%.
Concernant le volet habitat du plan d’urgence triennale (Planut), qui porte sur la construction de 100 logements sociaux dans chacun des 8 chefs-lieux de région autre que Yaoundé et Douala, il y a matière à s’inquiéter. Alors que les travaux sont presque achevés à Ebolowa, ils pointent à 30%environ à Bamenda et en moyenne à 50% dans les autres villes. Le projet de construction de 640 logements sociaux à Yaoundé (Olembé), a connu des difficultés managériales ayant occasionné l’arrêt des travaux. Toutefois, selon le ministre ; «le montage financier est en cours de renégociation avec la Commercial Bank of Cameroun (CBC) pour sa relance».
C’est pourtant en 2010 que le gouvernement camerounais, à la suite des promesses et accords initiés par le président, Paul Biya, a annoncé au peuple Camerounais la construction dans un délai de 3 ans de 10 000 logements sociaux à travers le pays. Une promesse qu’il ne tiendra pas dans les délais annoncés. La raison étant les lenteurs qu’a tenté de justifier Jean Claude Mbwentchou. Cependant, des plaintes continuent de fuser sur presque tous les chantiers.
Au cas où le président, Paul Biya serait candidat à la prochaine élection présidentielle comme cela semble se dessiner, cet état de choses ne rendrait certainement pas service à sa campagne. Raison pour laquelle, beaucoup s’accordent à dire que Mbwentchou plombe les projets du président de la République.