L’ex secrétaire général des services du Premier ministre et nouveau ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) va redonner du sang neuf aux projets chers au chef de l’Etat et aux Camerounais.
En redevenant le 02 octobre dernier, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze retrouve une maison qu’il connaît bien et qu’il n’aurait jamais dû quitter. C’est du moins l’avis de plusieurs observateurs de la scène politique camerounais.
Mais modeste comme toujours, l’ex secrétaire général des services du Premier ministre ne voit pas les choses de cette façon. De façon concrète qu’allez-vous apporter de nouveau au Minepat, un ministère que vous aviez déjà dirigé par le passé ?
Lui a demandé un journaliste de la CRTV. Réponse de Louis Paul Motaze : « Il faut déjà que j’entre dans ce ministère. Je n’ai pas la prétention de penser que les choses soient restées les mêmes. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Je vais voir ce que je peux faire. J’ai la chance de bien connaître mon prédécesseur, Emmanuel Nganou Djoumessi.
Je vais longuement discuter avec lui afin qu’il me dise ce qui, d’après lui, constitue un enjeu fondamental. Avec mes collaborateurs, nous allons mener une réflexion relative aux attentes du chef de l’Etat.
Le président de la République, vous le savez, a lancé à la fois le plan d’urgence et la CAN. Il faudrait donc que l’on se consacre en priorité sur ces deux projets. Ce d’autant que nous avons une floraison de projets qui rencontrent des difficultés » dira en substance Louis Paul Motaze.
De toutes les façons, malgré sa modestie, le Minepat semble savoir l’immensité de la tâche qui l’attend. « Ce n’est pas parce que les bailleurs de fonds ont accordé des financements qu’on va lancer des projets, pour se rendre compte par la suite, qu’il n’y a ni fonds de contrepartie, les indemnisations ne sont pas là ; le décret d’expropriation n’est même pas encore signé.
Et du coup trois projets sur dix marchent. Je préférerais une situation où on a dix projets et tous les dix marchent plutôt que d’avoir plusieurs projets qui ne marchent pas » croit encore savoir Louis Paul Motaze.
L’ancien nouveau Minepat sait certainement de quoi il parle. Comme secrétaire général des services du Premier ministre Louis Paul Motaze était chargé de coordonner l’action du gouvernement, aux côtés du Premier ministre. Un poste qui, selon nombre d’analyses, lui a donné « une sphère d’influence plus large ».
Mieux, malgré son départ du très stratégique ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze contrôlait toujours le comité de pilotage du complexe industrialo-portuaire de Kribi et le barrage de Mekin. Des projets structurants qu’il a insufflés et qu’il voulait voir devenir des grandes réalisations.
Pour ce faire, ses descentes ne se comptent plus sur le terrain. Contrôlant, vérifiant et donnant des instructions allant dans le sens de la bonne des projets qu’il a sous sa coupole, le Sgpm veillait au grain. Non sans avoir l’atout de suivre est des dossiers qu’il a lui-même initiés dans le cadre de la mise en œuvre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) et qu’il connaît bien.
« Le président peut être sûr que, sur ces dossiers, il n’y aura pas des blocage. Puisque l’initiateur se trouve désormais à un niveau de décision supérieur », indique l’un d’entre eux.
En plus, il a toute latitude pour veiller, plus que par le passé, à l’avancée des dossiers importants dans d’autres compartiments de l’activité gouvernementale où il ne pouvait pas avoir d’influence, du temps où il n’était que ministre de l’Economie. On s’attend d’ailleurs à ce qu’il impose son rythme à ceux des membres du gouvernement habitués à faire trainer les dossiers » expliquait à son endroit un expert interrogé par La Nouvelle Expression.
Il revient donc au Minepat parachever la vision économique du prince qu’il a en quatre ans d’activités débordantes rendu concrète. En tout cas, Louis Paul Motaze a un CV qui parle pour lui. Et c’est vrai que c’est dès 1985, que le jeune Motaze (il est né en 1959) flirte avec l’économie.
Après ses études secondaires à Sangmélima, à l'université de Yaoundé et à l'École nationale d'administration et Magistrature, puis un tour en France, où il obtient un diplôme dans le transport international en 1985, c’est à la Division des affaires économiques de la présidence de la République du Cameroun qu’il fait l’essentiel de ses classes.
Avant de passer à la Cameroon Shipping Lines comme commercial de l'entreprise, puis sous-directeur. A la Camair, où il atterrit par après Louis Paul Motaze a également occupé des postes importants. Ici, il fut entre autres, directeur commercial, directeur de la vérification et de gestion de commande, conseiller technique auprès de la Direction générale. A la Camair, il prend un volume qui le propulse en septembre 1999 à Direction générale de la Caisse nationale d'assurance sociale en Septembre 1999.
Après huit années passées ici, il est nommé ministre de l'Economie en septembre 2007. Avec à charge, de piloter l’adoption sous son impulsion des programmes économiques du Cameroun auprès des bailleurs de fonds, mis en œuvre le document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) et le document de stratégie pour la croissance et l’emploi.