Il y a des moments où les principes fondamentaux de l'éducation, tels que la discipline et le respect des règles, se heurtent à des sensibilités culturelles, et la situation actuelle du censeur du lycée technique de Ngaoundal en est un exemple frappant. Il est regrettable de constater qu'une action entreprise dans le but d'inculquer la rigueur et le respect de la discipline scolaire soit aujourd'hui au cœur d'une polémique. Pour avoir coupé les cheveux d'une élève de la communauté Mbororo, dans un souci de faire respecter le règlement intérieur, notre collègue se trouve critiqué, voire vilipendé par certains.
Avant de céder à l'émotion ou à l'indignation culturelle, il est essentiel de replacer cette affaire dans son contexte. L'école est un lieu de formation et d'éducation, où les règles doivent être respectées par tous, sans distinction. Dans ce cadre, l'uniformité et l'adhésion aux règlements, y compris en matière de présentation vestimentaire et capillaire, sont des impératifs. Le règlement intérieur du lycée technique de Ngaoundal impose des standards clairs sur la coupe des cheveux pour les élèves, et ces règles ne sont pas négociables, car elles garantissent un environnement de discipline et d'égalité.
Notre collègue censeur n'a pas agi de manière arbitraire ou discriminatoire. Son geste s'inscrivait dans une démarche pédagogique visant à rappeler à l'élève, et à l'ensemble de la communauté éducative, que l'école est un lieu où les règles de vie commune priment sur les particularismes individuels. Il ne s'agissait pas d'une atteinte à une culture ou une communauté, mais d'une mise en application ferme et juste des règles de l'établissement.
Il est regrettable que cette action soit interprétée comme une agression culturelle, alors qu'elle vise avant tout à protéger l'intégrité du système éducatif et à favoriser l'intégration des élèves dans un cadre commun de valeurs. Les écoles doivent rester des sanctuaires où les élèves apprennent non seulement les savoirs académiques, mais aussi la citoyenneté, le respect des lois et l'acceptation de l'autorité. Remettre en cause l'autorité du censeur, c'est affaiblir l'autorité éducative dans son ensemble, et ce serait un précédent dangereux pour l'avenir.
Il est également important de souligner que la communauté Mbororo, comme toute autre communauté, n'est pas au-dessus du règlement intérieur du lycée. L'école est un espace où l'égalité entre tous les élèves doit être garantie. Aucune appartenance culturelle, ethnique ou religieuse ne peut justifier une dérogation aux règles communes. Le censeur n'a fait qu'appliquer les principes d'équité et de respect de la loi scolaire, qui s'imposent à tous les élèves, sans exception.
Nous les ENSEIGNANTS, soutenons énergiquement notre collègue censeur du lycée technique de Ngaoundal et affirmons qu'il n'a fait que remplir son devoir dans l'intérêt supérieur de l'élève et de l'institution scolaire.
Les sensibilités culturelles doivent être respectées, mais elles ne peuvent pas servir de prétexte à la désobéissance ou à la remise en cause des règles de l'école. Ce cas doit nous rappeler que l'éducation est, avant tout, une préparation à la vie en société, et que cela nécessite parfois des décisions fermes, même si elles peuvent sembler impopulaires.