Pour ceux qui ne le savent pas, le prof. Kapet de Bana est originaire du Cameroun. Il travailla avec les président Ben Bella, Boumediene, Senghor, Houphouët et Sékou Touré, entre autre, et il fut le premier doyen de la faculté de droit de l’Institut polytechnique de Guinée.
Il est l’un des grands intervenants de mon documentaire sur la Guinée (2010) et c’est à fin 2011 qu’il me proposa de le retrouver en France pour faire la suite sur ses actions en Guinée, son parcours personnel et ses actions dans le panafricanisme.
Je lui avais demandé de patienter parce que je faisais les films sur le Hafia, les Ballets africains, etc. Il était souvent impatient : « mon fils tu viens quand ? Vous les jeunes il faut vous bousculer... ». Et un jour, « mon fils, si tu attends longtemps, je vais crever et tu n’auras rien, je veux tout te transmettre ».
Pour un producteur indépendant comme moi, il n’est pas toujours facile de mener un projet au bout, à plus forte raison plusieurs à la fois, alors je cherchais des solutions.
Quelques mois plus tard, plus de nouvelles du prof. Kapet, je tombais souvent sur le répondeur ; je dois avouer tout de même que j’ai eu quelques inquiétudes après plusieurs années de tentatives infructueuses. Notre ami commun n’avait pas de nouvelles, non plus.
En 2014, j’ai eu la surprise de revoir un email d’une Mme Jacqueline se présentant comme la nièce du prof Kapet, elle cherchait à me joindre pour rétablir le contact et ce fut pour moi un plaisir de le retrouver.
Je lui ai dit que je venais de faire trois voyages sur le Canada et que je partais pour New York présenter le documentaire sur Mme Diallo Telli, donc que je ne pouvais pas faire le voyage de Paris dans l’immédiat mais que je pourrais éventuellement le faire après mon documentaire sur les faits français en Amérique du Nord.
Nous avons décidé d’un commun accord de faire d’abord des enregistrements au téléphone, il a même tenu à témoigner sur M. Diallo Telli (à présenter à New York).
Dans la salle comble à New York, j’ai parlé du désir du prof. Kapet de me rencontrer pour aborder tous ces sujets et c’est là que l’idée fut émise de faire une collecte de fonds.
Avec cette collecte et la vente de mes dvd, je pouvais aller plus tôt que prévu et j’ai donc demandé aux collègues de retarder notre tournage à Vermont.
J’ai donc passé tout le mois de novembre en France et j’ai pu faire le travail, des heures d’images et de bandes sonores du prof Kapet. C’est un travail immense qui me prendra des mois voire de années.
J’ai une séquence d’une trentaine de minutes qu’il a voulu consacrer à M. Diallo Telli, au complot peul et au camp Boiro.
Il m’a donné des documents rares comme l’inventaire de ses biens avant d’entrer au camp Boiro (il y est resté 10 ans), son saufconduit à sa sortie de prison « autorisation de sortie avec un non retour », bref.
J’aimerais remercier Mme Jacqueline pour ses efforts, le doyen Mamdou Saliou Bah pour toutes ses gentillesses à New York, les différentes communautés du Fouta à New York pour leurs mobilisation et collecte de fonds, le grand frère AOT et sa famille, pour leur déplacement, le grand journaliste Paps Diallo.
Spécial remerciement à ma nièce Tohany, à Ami Cointet et Louis Jacob Camara en France et enfin à tous ceux qui ont, de près ou de loin, aidé dans ce projet.
Enfin, grand merci aux doyens : Prof Ansoumane Doré, M. James Soumah, Tonton Jean Jacques Lao, Tonton Bokoum et Mme Sylvia Serbin pour avoir accepté mes prix.