Mafia et désordre chaotique à l'IUT de Douala: un prof dénonce

Des étudiants de l'IUT

Thu, 30 Sep 2021 Source: Boris Bertolt

En fonction dans cette école de formation jadis de référence, un enseignant victime de la maltraitance et du système d’exploitation instaurée par l’administration de l’Institut a décidé de briser le silence. Dans une dénonciation publiée par le lanceur d'alertes Boris Bertolt et que la rédaction de CamerounWeb vous propose, il dénonce un chaos total.

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"Je suis un enseignant de l'IUT qui parmi tant d'autres souffre d'un système mafieux de prédation et d'intimidation instauré au sein de l'institution depuis 2014.

l'IUT est l'un des établissements de l'Université de Douala doté d'un budget de plus d'un milliard et demi, en plus de la subvention de l'état, il existe d'importantes recettes issues du cycle de licence de technologie ( 2000 étudiants × 500 000 frs), du cycle BTS en industrie et commerce (800 étudiants × 350 000), du cycle de DUT en version cours du soir) (3000 étudiants × 350 000) et actuellement en cours de création un cycle de master professionnel dans diverses filière, mais ce qui est choquant et révoltant, c'est que la condition de l'enseignant pourtant acteurs incontournable et même majeur dans ce système de formation est d'année en année clochardisé, martyrisé, pendant que le volume de travail à lui imposé est de plus en plus insupportable…

En effet en plus du salaire qu'il perçoit chaque mois dû aux cours du jour qu'il dispense, des encadrements et des évaluations des étudiants, ils perçoivent, chacun dans la mesure du travail effectué dans le cadre des cours de promotion sociale (BTS, licences, des DUT version cours du soir et masters professionnels) une rémunération supplémentaire et c'est là où le bât blesse :les enseignants subissent des coupes drastiques et injustifiées des vacations dues aux CPS.

D'importantes sommes d'argent sont distraies en obligeant des assistants nouvellement recrutés de signer des états des cours qu'ils n'ont pas dispensés,

Certains cours sont imposés dans tous les départements, payés aux taux correspondants au grade des professeurs titulaires mais dispensés par les pauvres jeunes assistants acquis à la solde de leurs prédateurs..

Les chefs de départements, les chefs de divisions signent des états de millions de francs et ne perçoivent effectivement aucun Copec. Malheur à celui qui oserait lever la tête…

Les payements liés aux surveillances et aux corrections des concours d'entrée en première années et en licence, jadis payés au lendemain du concours sont devenus incertains, on les payé au gré des humeurs et maintenant plusieurs mois plus tard…

Les payements liés aux corrections des copies de BTS session 2021 ont été payés aux correcteurs externes uniquement… Ceux de l'IUT attendent encore et savent même pas s'ils seront un jour désintéressés.

Pour le déroulement des examens nationaux de BTS et HND, je vous invite à y mener vous-même les enquêteurs et vous découvrirez bien de choses...

Quant à la qualité de la formation offerte, contrairement aux nombreux spots publicitaires diffusés çà et là, la réalité est catastrophique :

Les diplômes sont délivrés à la pelle, des instructions sont données pour qu'au moins 85% des effectifs valident en session normale quelles que soient leur performance.

Les 15% restaurants sont tacitement récupérés au rattrapage quelques soient leurs performances et leur conduite…

Le pauvre enseignant est muselé, accusé et même ridiculisé dans tout ce mécanisme mafieux destiné à tuer intellectuellement nos jeunes étudiants...

Nous dénonçons avec la dernière énergie cette mafia qui a pris l'IUT de Douala en otage avec l'ensemble de son personnel et ses étudiants..

Les enseignants que nous sommes ne demandons que d'être rémunérés à juste titre et rien de plus…”

Auteur: Boris Bertolt