Malgré les déclarations qui se sont multipliées pour enjoindre la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC) d’inscrire, comme prescrit la loi, la teneur en alcool sur sa nouvelle Bière Manyan en vente depuis le 16 Janvier 2017 sur l’étendue du territoire national, l’entreprise n’en démord pas, pourtant la bière compte déjà ses victimes.
« Manyan c'est une bière infecte, fade, bref c’est une boisson quelconque qui ne m’inspire plus » voyez en cette assertion, loin d’être achevée, le désagrément de plus d’un ex-mordu de la dernière trouvaille des Brasseries du Cameroun. Du fait de sa saveur qui ne leurs sied pas ou plus, nombreux sont les camerounais qui ne veulent pas prendre le risque d’aimer « Manyan », mais il faut croire que grand est le danger qui guette ceux qui l’aiment déjà.
Cette nouvelle bière loin d’enivrer comme les autres a un coté sauvage sinon obscur sur lequel la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC) laisse encore, et à tort, planer le mystère ; la teneur en alcool n’est pas indiquée sur l’étiquette de la bière au mépris de la loi. Les normes camerounaises d’application obligatoire NC 208 : 2003-02 (des boissons alcoolisées à base de céréales) et NC 04. 2000-20(D'étiquetage des denrées alimentaires préemballées.) rendent pourtant obligatoires cette procédure qui n’est pas ignorée des officiels de la SABC, ceci à l’effet d’amoindrir sinon d’inhiber les dégâts que peut entrainer sa non observance.
Accidents de la route, morts par overdose, troubles cardiaques ; Il est loisible de penser que Manyan tel que conçue par les Brasseries du Cameroun est la brèche ouverte pour une prolifération ahurissante de ces phénomènes fâcheux, si tant est que les amateurs de bières ont chacun un plafond lorsqu’ils tiennent le décapsuleur, question pour eux de ne pas s’éconduire par la suite. Avec Manyan, « tout peut arriver » comme qui dirait ! Car tenter l’alchimie d’en prendre une bouteille voire plus, pour un tel qui en a l’habitude avec une autre boisson n’est pas une bonne idée. La cuite pourrait être plus accélérée, plus déroutante avec Manyan ! Le pire c’est qu’on ne s’en rende compte qu’après avoir perdu le control au volant, non sans avoir à l’occasion fait des victimes. Mais puisqu’on ne sait toujours pas grand chose au sujet de la bière à la tête de lion, Manyan pourrait aussi avoir une faible teneur en alcool. Soit ! Mais il n y a rien de plus amusant qu’une bière soit dite 100% camerounaise alors que 100 % de consommateurs camerounais n’en savent rien !!
Comme on pouvait s’y attendre, le lancement officiel de la bière du «terroire » au 16 Janvier 2017, a été précédé par une vaste campagne de charme, dans un Marketing qu’il est propre de qualifier de déloyal, « l’appartenance camerounaise » de la boisson, mais surtout son coût qualifié d’abordable comparativement aux autres liqueurs ont été brandis pour persuader le public camerounais de ce que MANYAN développera en eux la « MANYAN’ATTITUDE » ; pour les citer ad litteram « Un mode de vie qui se veut populaire et vise à raviver notre élan de fraternité mais aussi un « way of life ». Ils ne l’ont pas dévoilé dans le courant de la caravane mais ne sont pas embarrassés d’explications au sujet de l’absence du degré d’alcool sur l’étiquette, ce qui ne cache pas de bonnes intentions.
Si elles s’interrogent sur comment la bière une présentant cette anomalie a pu braver toutes les barrières des agences de normalisation des produits avant vente (ANOR et al …), des associations de la société civiles à l’instar de la Fondation Camerounaise des Consommateurs se sont déjà fendues de déclarations non seulement pour demander au Gouvernement camerounais d’intervenir afin d'exiger le rappel de tous les produits Manyan non conformes, mais aussi pour enjoindre la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun à opérer la rectification sans délais de l’étiquetage dudit produit afin que celui-ci soit conforme aux normes camerounaises d'application obligatoire. Rien n’est fait jusqu’à ce jour, la « MANYAN’ATTITUDE » se déploie sourdement et impunément, pas osé de croire que l’éventail de ses victimes se fait large à chaque bouteille ingurgitée.
A cette SABC qui a apparemment à cœur l’innovation, il faudra rappeler, si elle écoute la voix de l’homme lucide, que « l’alcool tue » et qu’il est peut être temps de mettre en vente, ce qui serait salutaire, la boisson avec zéro pourcent d’alcool comme le font des sociétés du même ordre dans les pays passablement plus évolués.