S’il est vrai que Jean-Pierre Amougou Belinga est riche, les origines de sa fortune demeurent extrêmement douteuses. Le «milliardaire louche», comme beaucoup de Camerounais le perçoivent, fait feu de tout bois pour justifier de son ascension sociale plutôt surprenante, pour cet homme issu d’un milieu pauvre.
Dans cette approche de légitimation de son argent, les journalistes de l’un de ses médias, Vision 4, avaient annoncé « qu’il y aurait eu un partage de gâteau de 15 milliards FCFA qui aurait mal tourné entre le patron du groupe l’Anecdote et le chef de la Police camerounaise, Martin Barga Nguele ». Des allégations, qui laissaient alors croire à des transferts de fonds de la Guinée Équatoriale vers le milliardaire toujours soupçonné d’enrichissement illicite et de nombreuses fraudes.
Cependant, dans un communiqué, le gouvernement équato-guinéen « dément catégoriquement les informations diffusées par la chaîne de TV Vision 4 relatives au prétendu rôle joué par M. Amougou Belinga dans l’échec de la tentative du coup d’Etat de 2017 et la somme de 50 milliards remise à Monsieur Mbarga Nguele », fait savoir le Ministère des Affaires Étrangères du pays.
Une situation qui aggrave le doute sur les origines de la fortune d’Amougou Belinga, dont la richesse et les frasques sont largement relayés sur les réseaux sociaux, depuis des fuites d’écoutes téléphoniques enregistrées, par lui-même, avec des hauts représentants du pouvoir exécutif camerounais.
Le gouvernement de la Guinée-Équatoriale menace de poursuivre en justice Amougou Belinga et Vision 4.
De lourds soupçons de détournement au trésor camerounais
Dans un audit confidentiel interne de Campost (société à capitaux publics) daté du 20 novembre 2007, les enquêteurs conduits par l’inspecteur Zourmba Clody avaient découvert des virements fictifs entre 2006-2007. Les auditeurs ont rapporté que Jean Pierre Amougou Belinga a encaissé frauduleusement, via 13 comptes logés à la CCP 623.803535 FCFA.
Le rapport de cet audit révélait qu’Amougou Belinga a encaissé frauduleusement, via 13 comptes logés à la CCP 623.803535 FCFA. Le magazine Africa Express, dont Amougou Belinga est le promoteur avait alors encaissé frauduleusement le 31 décembre 2006, trois crédits fictifs d’un total de 49.000.000 de FCFA.
Au CCP II, les auditeurs internes de Campost avaient constaté un préjudice «négligeable» de 488.588.525 FCFA. Avec cependant, à la manœuvre, les mêmes acteurs. Les comptes des établissements Universal World et Satellite Sarl Fm, appartenant à Jean Pierre Amougou Belinga, avaient été frauduleusement crédités de 21.316.000 FCFA et de 49.983.282 FCFA.
Réseau de paiements fictifs lié au ministère des Finances
De nombreuses sources révèlent que Amougou Belinga, qui «ses souvent arrangé avec la norme en matière de prestation avec l’Etat», aurait bâti son empire financier sur le dos du contribuable camerounais à travers un système de rétro commission sur des paiements de marchés fictifs avec l’actuel ministre des Finances, Louis Paul Motaze.
Et que cela lui aurait ainsi permis un enrichissement rapide, hors norme.
Louis Paul Motaze est aussi soupçonné d’être à l’origine de l’enrichissement de Nathalie Nkoah, vedette des réseaux sociaux, du fait en particulier de son époustouflant train de vie couplé de folies dépensières.
L’ex-copine de la star du foot Samuel Eto’o jouerait ainsi les entremetteuses entre des prestataires et le ministre des Finances pour des paiements rapides contre des commissions de 10 % collectées par Nathalie Nkoah; et reversé en parti au ministre des Finances.
«Il y aurait un peu plus de 60 filles camerounaises avec Nathalie Nkoah dans ce lobby du ministère des Finance pour des paiements illicites qui profitent à tous! Y, surtout au ministre» apprend-on auprès d’une source à Yaoundé. Yolande Bodiong, ancienne hôtesse de l’air à la défunte compagnie aérienne nationale Cameroon Airlines est également cité.