Les biyayistes sont des tribalistes. Je répète : les biyayistes sont des tribalistes. De gros tribalistes. Et je le redis encore, ce sont des tribalistes!
« Tu fais quoi dans les choses des Bamiléké ?»
Si tu entends un citoyen du pays des Crevettes te sortir ce genre de phrase, sache que c'est un tribaliste. Car c'est une phrase de tribaliste, et seul un tribaliste compulsif peut la sortir. En outre, tu constateras que Paul Biya n'a jamais pris la peine de se désolidariser de ces sinistres individus. Cela est tout à fait normal, puisqu'ils parlent en son nom ! Au Cameroun, le tribalisme est conçu, pensé, élaboré, planifié, nourri et entretenu par le système Biya, afin de pervertir le débat politique et de détourner le peuple (c'est-à-dire vous) des discussions de fond. Puisque la volonté ultime de ce système violent et barbare, c'est de se servir de vos déchirures pour se maintenir au pouvoir.
C'est ce qu'on appelle le Tribalisme d'État.
Personne n'a jamais été chassé du MRC parce qu'il n'était pas Bamiléké. Personne ! De même, les Bamiléké qui ont voulu quitter le MRC (à l'instar de Djamen, de Foulefack et autres) en sont sortis sans que personne ne les retienne, au nom d'une quelconque « proximité sociologique » (macabre concept développé il y a deux ans par le tribaliste grammatical, Charles Atangana Manda). Car le MRC est un parti qu'on est libre d'intégrer ou d'abandonner à sa guise, sans que l'on ne vous demande : « Tu vas faire quoi dans les choses des Bassa, des Bulu, ou des anglophones ?»
L'EFFET MIROIR
Maintenant, je vais vous démontrer en quoi les biyayistes sont des tribalistes. Surtout mes frères du village qu'on appelle Olinga, Bengono, Belinga, Onambele, Zang, Etoundi, Abessolo et consorts. Ce sont ceux-là qui me demandent sans cesse ce que je fais dans les choses des Bamiléké. Ce sont eux qui me traitent de « traître » parce que j'ai osé suivre un homme sur la base de son projet de gouvernance, au lieu de suivre mon nullissime grand-père du village, Biya Bi Mvondo. Ce sont eux qui vous disaient (et qui continuent de vous dire) à Sangmelima de « rentrer chez vous ! » et d'aller « faire ça à l'Ouest ». Et moi qui pensais qu'au nom de la nation « une et indivisible » qu'ils prétendent eux-mêmes prôner, un Camerounais est partout chez lui au Cameroun. Tout ceci n'était donc qu'une hypocrisie morbide, orchestrée par un essaim de tribalistes ivres de haine et de stupidité.
Non seulement ils sont tribalistes, mais surtout, ils ne font même pas l'effort de cacher leur tribalisme. Car ils sont convaincus que « nous avons le pouvoir », et qu'on peut discriminer qui ont veut, puisque la police, la gendarmerie, l'administration, les tribunaux et tout l'appareil coercitif de l'Etat sont entre nos mains. Ils ne lisent pas les articles que j'écris, ils n'écoutent pas les vidéos d'analyse que nous faisons. Ils ont un logiciel figé dans le temps et dans l'espace, comme le masque de Toutankhamon. Ils ont été programmés pour réciter de façon automatique les versets du tribalisme, et par conséquent ils n'ont aucune envie de pousser leur petit cerveau au débat d'idées. Dans la tête d'un tribaliste biyayiste, ce qui compte, c'est de « casser du Bamiléké », car, comme l'a martelé un jour Joseph Owona (le père de l'autre) : « Un Bamiléké au pouvoir ? Jamais ! »
Et donc, voici la preuve que les biyayistes sont tribalistes : imaginez un appartement dans lequel il y a deux (02) pièces. La première ne contient que des garçons, tandis que la seconde n'est remplie que de filles. Un jour, un garçon se lève et s'en va rejoindre les filles dans l'autre pièce. Celles-ci l'accueillent avec joie et acceptent cette mixité de genres dans leurs quatre murs. Mais à sa grande surprise, il remarque que les autres garçons sont très furieux. Ils le rappellent et lui demandent : « Tu fais quoi dans la pièce des filles ? Tu ne sais pas que ces filles-là sont sexistes et qu'elles détestent les garçons ?». Alors, le jeune homme se sent perdu. Il rappelle à ses compères que ces filles ne l'ont pas repoussé, et qu'elles se sont au contraire réjoui d'avoir quelqu'un du sexe opposé, dans un souci de pluralité. Mais ces derniers persistent : « Dis-donc , quitte les choses des filles-là !»
Qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut tout simplement dire que les seuls qui sont sexistes, les seuls vrais mollusques haineux et misogynes, ce sont ces autres garçons-là. Ils étouffent dans leur propre haine envers autrui, au point d'en avoir des hallucinations. Devenus inaptes à la réflexion logique, ils se mettent à transposer sur d'autres personnes ce qu'ils sont en réalité eux-mêmes. Ça s'appelle l'effet miroir.
Et donc, selon le même principe, si Etoundi, Eloundou, Onana, Owona, Ateba, Essomba et consorts se plaignent de ne voir que des Bamiléké au MRC (ce qui avant toute chose est archifaux !) alors que personne ne va les chasser s'ils décident de venir, c'est parce que ce sont eux les tribalistes qui ne veulent pas « se mêler aux choses des Bamiléké ». Ce sont eux les nazis locaux qui détruisent le tissu du vivre ensemble au pays de Mongo Beti et d'Ernest Ouandjié. Car le seul et unique moyen pour qu'il n'y ait pas uniquement des Bamiléké au MRC, c'est que ceux qui ne sont pas Bamiléké viennent en masse grossir ses rangs et apporter de la diversité. S'ils se refusent à venir, ce ne sera donc pas à cause des Bamileke, mais à cause de ceux-là qui, du fait précisément de leur tribalisme, n'ont pas su grandir au-delà de leur propre bêtise.
EN BREF :
Fort heureusement, tous les Abessolo, Eloundou, Ateba, Biloa, Ombessa, Noah et consorts ne sont pas petits d'esprit. D'ailleurs la plupart des Camerounais, toutes ethnies confondues, ne sont en réalité que les victimes d'une poignée de sorciers spécialement affectés à la mission de distiller le tribalisme sur l'étendue du territoire, et de répandre une fausse image du principal adversaire au règne éternel du vieux Biya. À cet effet, demandez-vous par exemple pourquoi ni le PCRN ni le SDF ne sont qualifiés de « parti de village », alors que l'essentiel de leur contingent est respectivement originaire du pays bassa et de la zone anglophone. La réponse est simple : parce qu'ils ne représentent pas un danger significatif à la continuité du régime en place ! C'est de la même manière que si le Septentrion venait à se constituer un leader assez puissant pour faire vaciller le clan Biya, vous entendrez partout ces tribalistes qualifier nos frères du Nord de « secte moutonne ». Et ainsi de suite.
Car autant personne ne doute que Kamto est fort, personne ne doute que Paul Biya et associés sont des tribalistes compulsifs. Ballon d'Or de la haine de l'autre, prix Nobel du ségrégationnisme et médaillés olympiques de l'apartheid communautaire. Là-bas ils vénèrent un homme au nom de la tribu, tandis qu'ici nous vénérons une idéologie au nom de l'avenir. Voilà pourquoi « biyayisme » rime avec « tribalisme », là où « Renaissance » rime avec « tolérance.»