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Michel Thierry Atangana, le citoyen oublié

Sam., 24 Oct. 2015 Source: Paris-Match

Accusé à tort d'avoir soutenu un opposant au gouvernement lors de l'élection présidentielle de 1997, le Français Michel Thierry Atangana a été emprisonné pendant 17 ans au Cameroun, et complètement abandonné par les autorités françaises pendant 15 ans.

Plus d'un an et demi après sa libération, ce père de famille de 51 ans est toujours privé de ses prérogatives de citoyen, et aucun de ses bourreaux n'a été condamné. Il dénonce le silence des autorités françaises.

Michel Thierry Atangana, Français d’origine camerounaise, a passé 17 ans emprisonné dans une cellule de 7m2 sans fenêtre dans les sous-sols du Secrétariat d’Etat à la Défense du Cameroun, sans jugement et au secret. Pendant 15 ans, il a été laissé pour apatride, la France n’ayant commencé à s’intéresser à son cas qu’en 2012.

C’est précisément cet «abandon» qui a le plus choqué Michel Taube, Fondateur d'Opinion Internationale, et l’a convaincu de se mobiliser pour cette affaire.

«Le fait de savoir que mon pays est capable d’oublier un de ses citoyens pendant de si longues années me donne un profond sentiment d’insécurité», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse mercredi, pour le lancement officiel de l'appel «Il faut réhabiliter Michel Thierry Atangana» à l’Assemblée nationale.

Cette lettre ouverte aux présidents français François Hollande et camerounais Paul Biya a été publiée sur la plateforme de pétitions Change.org. Elle est d’ores et déjà soutenue par une cinquantaine de personnalités, dont Olivier Falorni, député PS de la Charente-Maritime, Miguel Loinaz, président de l’Union internationale des avocats (UIA), ou encore Pierre Aidenbaum, maire du 3ème arrondissement de Paris, qui étaient tous présents à cette occasion.

Parmi les signataires figurent également Pierre-Olivier Sur, Bâtonnier de Paris, Mourad Benchellali, ancien détenu de Guantanamo, formateur dans l'insertion professionnelle et chargé de mission à la prévention de la radicalisation, ou encore le cinéaste Mathieu Kassovitz.

«Lorsque j’ai été sollicité il y a plusieurs mois, je me suis dit qu’il était difficile de supporter pareil enfer, a déclaré M. Falorni. L’enfermement doublé de l’enfermement dans la justice.» C’est pourquoi il est nécessaire, selon lui, de «rétablir la justice et la morale ». Le député s’est également dit «impressionné par la force » de M.Atangana, sa «sérénité», son «regard lucide et maîtrisé», «sans haine».

Auteur: Paris-Match