Mise au point de Eto'o: 'du pure narcissisme'

Etoo Narcissisme Samuel Eto'o

Fri, 14 Jun 2024 Source: Patrick Duprix Anicet Mani

Premièrement permettez moi de donner une définition du Narcissisme: « Le narcissisme est un trouble de la personnalité caractérisé par un grand besoin d'admiration excessive. Cela se traduit généralement par un comportement égocentrique et une vision exagérée de soi-même ».

Dans ce discours de Samuel Eto'o fils, son ton narcissique et sûr de lui transparaît dès le premier paragraphe à travers l'évocation de ses "millions d'amis" et de ses "légions de soutien", sous-entendant ainsi son importance et son influence politique présente et future. Il se présente ainsi comme un personnage incontournable qui fait foule, défiant par là les autorités politiques et administratives grâce à cette immense base de soutien qui lui confère le statut de l’homme à convoiter et à séduire.

Dans le même paragraphe, il se positionne en tant que victime des attaques et des diffamations. Par là, Eto'o renforce son image de leader puissant et redouté, suggérant que toute critique à son égard est infondée et motivée par la peur qu'il inspire avec ses millions de partisans. Il se place en opposition aux autres acteurs politiques, les dépeignant comme des tricheurs bénéficiant de privilèges non mérités, tandis que lui-même incarne le travail acharné et légitime et il le dit si bien « j’ai consacré ma vie au football » c’est-à-dire à son métier, à son travail, par opposition à ceux qui l’attaquent qui sûrement sont arrivés où ils sont aujourd’hui par le biais de la tricherie, des coups de pousses et des escaliers. Cette idée est renforcée quand il dit « élu à la tête de la Fecafoot… », c’est à dire ceux qui s’opposent à lui n’ont aucune légitimité car étant des fruits des décrets et du copinage.

Son soutien affirmé envers le Président Paul Biya est utilisé comme un moyen de renforcer sa propre position « oui en 2018, j’ai voté pour le président Paul Biya. », suggérant que Biya a besoin de lui pour maintenir son pouvoir, et que ses adversaires politiques devraient craindre son influence. Il poursuit en disant: « je ne laisserai personne me priver de mon droit citoyen », en français facile, je suis libre de soutenir qui je veux, pour le moment je vous soutiens encore et demain je pourrai faire autre chose. Ne pas oublier le début de son intervention où il affiche sa puissance politique « combien de légions êtes-vous pour faire rempart face à l’adversité qui me traque? ». Il va rappeler à qui veut bien l’entendre qu’il n’a pas besoin de la Fecafoot pour nourrir ses ambitions politiques « la Présidence de la fédération n’est pas un tremplin pour accéder à la Présidence de la République ».

Ayant déjà son armée de millions de soutiens et de légionnaires, a-t-il besoin de se cacher derrière la Fecafoot pour nourrir ses ambitions? Il possède déjà les ressources et la popularité nécessaires pour accéder au pouvoir ou aider X où Y a y accéder comme il l’a fait pour Paul BIYA en 2018, mettant en avant sa capacité à influencer les événements politiques.

Son langage empreint de puissance (il est béni, il est aimé, il a de millions de soutiens, il a des légions prêts à le suivre et à être ses boucliers etc…) et de manipulation subtile (vous avez besoin de moi aujourd’hui comme en 2018) met en lumière sa stratégie politique complexe et sa volonté de jouer un rôle de FAISEUR DE ROI dans le paysage politique camerounais. SAVOIR CE QUE LES MOTS VEULENT DIRE !

Auteur: Patrick Duprix Anicet Mani