Franck Biya, pressenti futur président du Cameroun
Si le "mouvement frankiste" existe, il ne peut exister que comme sécrétion de l'incohérence de l'homme qui voulait qu'on se souvienne de lui « comme celui qui a apporté la démocratie au Cameroun. »
Il s'agit pour la famille Biya d'enfermer le peuple dans l'obscurité politique la plus absolue et de confisquer le pouvoir par la ruse ou par la force pour régner de façon perpétuelle comme dans une monarchie au détriment hélas des principes démocratiques.
Mais alors, le peuple Camerounais est-il prêt à se laisser enfermer une énième fois par des gens qui ne lui ont jamais reconnu le droit à la liberté, à la dignité ou à la maitrise de son propre destin à travers les mécanismes de la démocratie ?
Il serait naturellement naïf de répondre à cette question par l'affirmative. Car aucun peuple ne se constitue volontairement prisonnier d'une autocratie. Le fait est que le « Mouvement Frankiste » est le nom de code d'une succession dynastique envisagée dans un pays dit démocratique. Une grosse incongruité qui n'est autre chose que négation de la démocratie et le mépris du peuple Camerounais.
Cela ne va pas sans appeler cette question : Paul Biya a-t-il besoin de déclarer une nouvelle guerre au Cameroun après celle du NOSO qui est la conséquence d'une succession de dérives autocratiques ? Combien de guerres et combien de morts faudra-t-il pour qu'il comprenne les aspirations du peuple Camerounais à la démocratie authentique ?
Ces questions se posent naturellement parce-que si le « mouvement frankiste » existe en tant que projet de succession dynastique, il ne peut être interprété autrement que comme une déclaration de guerre à un peuple qui aspire à la démocratie et qui à sacrifier plus d'un demi-siècle de son existence pour être le maitre de son destin et non pour finir comme l'esclave d'un maître.
Si le funeste « Mouvement Frankiste » existe donc, c'est que Paul Biya s'est lourdement trompé. Parce-que s'il existe une chose qui ne peut pas être digéré au Cameroun aujourd'hui, c'est bien la succession dynastique.
Paul Biya et son régime sont mis devant leur responsabilité et assumeront le cas échéant les conséquences de toute dérive née de la volonté d'imposer un successeur à la tête de l'État au mépris des principes démocratiques et surtout de la volonté du peuple Camerounais.
Il existe pourtant un chemin pour une alternance pacifique et pour la paix durable au Cameroun. Un chemin que les Camerounais de tous les horizons n'ont eu de cesse de rappeler :
Mise en place d'un système électoral consensuel pour des élections libres, équitables et transparentes.
Libération de tous les prisonniers anglophones en plus des prisonniers politiques.
Dialogue national inclusif pour la résolution rapide de la crise du NOSO.
Nouvelles élections sur l'ensemble du territoire national (les deux régions du NOSO incluses)
Si le régime de Yaoundé pense être libre de faire la sourde oreille à ces aspirations du Cameroun profond, il se pourrait qu'il soit bien obligé d'en assumer les conséquences le cas échéant.