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N’Gaoundéré - Yaoundé : Sur la route du miel

Mer., 11 Nov. 2015 Source: Yannick Ebosse

Pour les passagers empruntant les locomotives de la société Camrail en partance vers la région de l’Adamaoua, il serait surprenant de ne pas parler de ces arrêts en gare qui ressortent la diversité culinaire, culturelle et hétéroclites des nombreux vendeurs et vendeuses qui, au péril de leur santé, brave les intempéries pour offrir des souvenirs aux passagers.

Embarquant dans la couchette à Ngaoundéré, communément appelé wagons-lits, Théodore, un passager racontant un voyage inoubliable va s’appesantir sur l’aspect général et les curiosités d’un trajet de plus de 1 000 kilomètres séparant plusieurs régions du Cameroun.

Ayant rencontré lors de ce voyage les membres du Collectif des Journalistes d’Investigation (CJI) également du voyage, il va se confier et raconter son tout premier voyage dans les nouvelles locomotives de la société Camrail. D’après Théodore, par devers les racontars de ses parents qui avaient l’habitude d’emprunter cette route pour rallier la ville de Garoua dans le Nord-Cameroun, le voyage était d’une pénibilité incroyable avec plusieurs passagers tellement fatigués qu’ils s’affalaient à même le sol pour supporter le trajet jusqu’à Ngaoundéré.

Sans scrupules, disaient-ils, des femmes, enfants et même des hommes se laissaient tomber au sol prétextant un mal-être ou un malaise du fait d’une mauvaise posture assise ou de l’Etat de dégradation avancée des infrastructures ferroviaires qui appartenaient encore à la Régie nationale des Chemins de fer (RNCF). Après la privatisation, les mutations et le souci d’améliorer le confort voyageurs aura permis au repreneur, la société Bolloré Africa Logistics à travers Camrail, d’acquérir des Wagons voyageurs d’une conformabilité digne des pays nantis. Plus question de voir des passagers s’affaler sur le sol pour rechercher un moindre confort. La propreté frappante des wagons impose dès l’entrée au respect du milieu.

Aujourd’hui, le site internet de la Camrail renseigne assez sur ces nouvelles acquisitions qui seraient sont le prolongement des engagements pris par Camrail dans le cadre de la convention de concession des chemins de fer du Cameroun. Dans l’avenant N°2 de la convention de concession, il est prévu des investissements de 230 milliards de Fcfa dont 158 milliards financés par Camrail sur la période 2009- 2020. Le résultat qui se fait désormais ressentir donne ainsi une satisfaction aux passagers.

Lors de ce voyage mémorable, que dire de l’accueil et de la sympathie frisant la drague des hôtesses en service au wagon restaurant. Soit livrant de la nourriture dans votre chambre soit vous demandant de rejoindre la convivialité et la confortabilité de leur wagon restaurant, elles vous permettent d’oublier le trajet. Naviguant et savourant un délicieux repas concocté au menu pour la circonstance. De tant en tant du Ndolè au poisson fumé ou encore du poulet bien cuit qui vous rappelle les fumets de la ville de Garoua ; ville par excellence du poulet bio ou du « village » selon l’appellation consacrée.

Revenant à notre touriste d’un jour, Théodore, son témoignage aussi poignant sur les services effectués à l’intérieur des wagons lors des voyages donne ainsi salive à la bouche. Mais que dire des wagons « Première Classe » ? Si l’on s’en tient à son expérience à Aller à savoir Yaoundé-Ngaoundéré, il va avouer ne voir pas grande différence en termes de confort et de service rendu. Seul problème, la première classe n’a pas de lit mais, lors du voyage possibilité est donnée aux passagers n’ayant pas réussi à obtenir des lits de majorer leur tarif pour accéder aux wagons lits vidés par certains passagers en route ou non occupés par certains clients démissionnaires.

Théodore avoue enfin qu’il ne peut oublier la gare de Bawa, bourgade pas toujours cité, mais qui selon plusieurs passagers a la chance et la bénédiction d’offrir le meilleure miel de toute la route. Pur, lourd et onctueux, le miel de Bawa se distingue de celui de Ngaoundal par sa lourdeur et son odeur. A part, ce nectar utile, l’on peut aussi acheter des Bâtons de manioc, des oranges, des avocats et bien d’autres denrées comestibles. Une route inoubliable dans un confort inoubliable ; tels sont les termes qu’utilisera Théodore pour terminer ce récit.

Auteur: Yannick Ebosse