NOSO - Extrême-Nord: la colère monte au sein de l'armée camerounaise (TEMOIGNAGE)

'Les militaires camerounais sur le front sont en train de perdre franchement le moral'

Tue, 26 Oct 2021 Source: BORIS BERTOLT

Les conditions de vie des militaires déployés dans les zones de conflit au Cameroun deviennent de jour en jour problématiques. Des voix s'élèves au sein de la grande muette pour dénoncer la politique de deux poids deux mesures instaurée dans l'armée et le détournement de fonds dont certains hauts gradé seraient coupable en complicité avec des ministres de la République.

Ces révélations sont contenues dans une sortie d'un officier.

La rédaction de Camerounweb vous propose ci-dessous l'intégralité du témoignage

« Il y a des hommes en tenue qui sont là pour mourir et d’autres pour manger notre argent dans les bureaux. Même nos ministres sont de connivence avec nos chefs. Ils laissent leurs enfants et leurs proches dans les villes de Yaoundé et Douala où il y a la paix et nous les vendus de zones de guerre en zone de guerre.

Celui de la gendarmerie avait promis en 2019 lorsqu’il affectait les hommes de l’Extrême-Nord pour le NOSO de les relever après deux ans. Aujourd’hui rien. Comment quelqu’un peut faire 5 ans à l’Extrême-Nord de 2014 à 2019 ensuite on l’affecte au NOSO. On lui dit deux ans. Après les deux ans on affecte seulement ceux qui ont les relations et l’argent. Ceux qui sont orphelins, on les abandonne. Pour preuve voir les affectations de la gendarmerie en août 2021.

Nous sommes à plus de trois mois que les routes ne passent pas. Ils ne se soucient pas comment nous vivons en brousse. Même les ravitaillements en nutrition c’est la magie. Pour eux nous devons mourir pour qu’ils s’enrichissent parce que lorsque nous perdons les hommes comme ça ils rendent compte et reclament des moyens qui entrent dans leurs poches.

Les gens font 7 ans dans les mêmes postes dans les zones en paix où ils vivent paisiblement avec leurs familles. En 2019, la raison donnée par le SED pour avoir affecté les gendarmes d’une zone rouge à une zone rouge était que ces gendarmes sortant de l’Extrême-Nord étaient aguerris et qu’ils ne feront que deux ans. Comme s’il y avait les militaires qu’on formait pour la guerre et d’autres pour les bureaux, vestes, élégance et autre.

Les militaires camerounais sur le front sont en train de perdre franchement le moral à cause de là mal gestion des hommes sur le terrain au profit des politiciens qui sont leurs grands chefs et leurs ministres.»

Auteur: BORIS BERTOLT