Le 24 octobre 2021, des cyberactivistes proches du régime de Yaoundé ont annoncé la mort d’un général ambazonien. Il s’agit du « Général Trouble ». Cette opération brandie comme une victoire par Yaoundé est entourée de plusieurs zones d’ombre. Michel Biem Tong, très introduit dans le paysage ambazonien dresse le profil de l’homme et revient sur les circonstances de sa mort.
Qui est General Trouble, ce chef de guerre de la lutte d’indépendance du peuple du Southern Cameroons que Yaoundé se félicite d’avoir neutralisé ce dimanche 24/10/2021? Sur la carte des seigneurs de guerre de cette résistance armée, il est difficile de le localiser : « je ne le connais pas celui là, sans doute le département de la sécurité (du gouvernement intérimaire de l’Ambazonie, ndlr) en sait quelque chose », a déclaré Chris Anu, porte-parole du mouvement indépendantiste anglophone. Au niveau du Ngoketunja Restorations Forces, on confirme qu’il faisait bel et bien partie d’un groupe armé qui contrôle la localité de Ndop. Sans plus de précisions.
Mais d’après d’autres sources proches de l’Ambazonia Security Council, General Trouble avait depuis plusieurs mois été banni par ses camarades d’armes: « il s’est longtemps et brusquement détourné de l’objectif de la lutte pour devenir une menace pour la population de Ndop. Il y a des personnes dans cette localité au marché chez lesquelles il collectait de l’argent. Même pour inhumer un être cher décédé, il fallait au préalable lui verser quelque chose. Les populations étaient très en colère contre lui et l’ont pratiquement vomi », nous a raconté un combattant du Ngoketunja Restorations Forces.
Le flou persiste cependant sur ce qui a permis aux soldats camerounais de le localiser puis le tuer. De sources locales à Ndop, General Trouble, mis en quarantaine par ses compagnons d’armes, était en train de boire de l’alcool avec des villageois quand des militaires camerounais lui ont tiré dessus. S’était-il mis au service de ces militaires au nom de la contre-révolution à tel point qu’il ait été aisé pour ces derniers de le localiser puis le tuer? A t-il été « vendu » par les populations locales qui en avaient marre de ses pratiques à Ndop? Difficile d’être précis sur la question.
Rappelons qu’en plus du General Trouble, deux civils dont une commerçante au marché de Ndop ont trouvé la mort suite à cette attaque ciblée des soldats camerounais ce dimanche 24 octobre.