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NOSO: 'seul le fédéralisme peut sauver le régime de Yaoundé des mains des sécessionnistes'

Paul Biya, le président camerounais

Lun., 15 Nov. 2021 Source: Dieudonne Essomba

Le régime Biya a initié des pourparlers officieux un peu partout dans le monde netre les protagonistes à la crise anglophone pour trouver des solutions à la crise anglophone en vain, pendant ce temps, sur le terrain les balles réelles crépitent au quotidien et tuent des civils notamment des enfants, des militaires autant que des sécessionnistes armés . A en croire l'économiste Dieudonné Essomba, c'est une perte de temps pour le gouvernement avec ces combats inutiles, il devrait agir maintement en installant le fédéralisme qui reste sa seule chance. Car si le gouvernement camerounais laiser perdurer davantage cette crise, il lui sera difficile de faire face aux sécessionnistes qu'il ne peut jamais anéantir complètement.



BIEN COMPRENDRE MA STRATEGIE SUR LA CRISE ANGLOPHONE

Certains ne comprennent pas ma logique par rapport au problème anglophone. Tout d’abord, je n’ai jamais été favorable à une quelconque négociation avec la Sécession, car il n’y a rien à discuter avec elle. Un Gouvernement intelligent ne négocie pas, car il a l’intelligence d’anticiper et de prendre des solutions à temps, justement pour éviter d’être contraint à la négociation.

Donc, je suis opposé à toute négociation avec la Sécession qu’il faut combattre !

Mais j’insiste sur un point : le Cameroun n’a pas les moyens de vaincre la Sécession anglophone en restant dans l’Etat unitaire. Il ne peut même pas faire illusion ! Cela signifie, en clair, que si le Gouvernement place sa lutte dans le cadre de l’Etat unitaire, décentralisé ou non, il va perdre la guerre et les Anglophones vont partir, et plus tôt qu’on ne le croit !

D’ailleurs, la Meute des pseudo-patriotes qui plastronnaient sur l’invincibilité de l’Etat westphalien en me traitant de traitre et d’apologiste de la Sécession ont fermé leurs museaux, tétanisés devant les coups durs des rebelles qu’ils n’avaient jamais envisagés même dans leurs pires cauchemars, alors que pour moi, c’était l’évidence même !

Avec une forfanterie de parfaits imbéciles, ces cervelles de moineau continuent de fantasmer sur la capacité de l’armée à mater la Sécession quand elle sera « montée en force » !

Monter en force pour faire quoi ? Quelle folie ! Les rebelles sont cachés dans des obscures grottes caverneuses du Nord-Ouest, et les sinistres forêts ténébreuses du Sud-Ouest, tous environnelments sinistres qu’ils maîtrisent comme leur poche pusique c’est le chez eux, et d’où ils sortent pour frapper mortellement comme un cobra et se replier !

Contre une stratégie de cette nature et sans le moindre appui de la population, les chars et les avions vont servir à quoi ? Bien au contraire, non seulement ce surcroit d’armement est un très mauvais signe sur le rapport de force, mais il aggrave la vulnérabilité de l’Etat en exposant les militaires et le matériel à des attentats particulièrement coûteux et meutriers.

Avec cet acharnement militaire parfaitement inutile, les coûts humains économiques deviennent de plus en plus terrifiants ! On parle déjà de plus de 1300 morts du personnel en uniforme! Une vérutable hécatombe ! Et qui plus est, le moindre engin qui saute sur une mine n’emporte pas seulement des hommes : ce sont des centaines de millions de FCFA qui se volatilisent instantanément en un tas de ferraille. Lorsqu’à cela, on ajoute la lourde logistique des opérations militaires, on voit à quel point la Trésorerie est saignée à blanc !

C’est de la folie pure ! Il n’est pas possible de continuer comme cela ! Le Cameroun ne peut pas tenir longtemps avec un tel rythme, sans s’effondrer !

Je l’ai dit dès le premier jour : le Cameroun n’a pas les moyens politiques, économiques, financiers, diplomatiques et stratégiques pour maintenir les Anglophones dans les liens d’un Etat unitaire. Il ne peut même pas faire illusion, et on peut le voir dans son incapacité à sécuriser entièrement, ne serait-ce que les deux principales villes que sont Bamenda et Buea.

Il faut absolument faire marche arrière et sortir de ce bourbier.

Mais une fois de plus, je suis fermement opposé à toute négociation avec la Sécession, car une telle négociation ne peut déboucher au mieux que sur une Confédération à deux Etats, mais plus probalement à un référendum d’autodétermination qui signerait le départ définitif des Anglophones.

Ma posture a toujours été d’isoler la Sécession et de la ramener à son niveau larvaire et inoffensif d’avant 2016, à travers les mesures suivantes :

1. La proclamation immédiate de l’Etat Fédéral, à la suite d’une séance exctraordinaire du Parlement ou par une décision de la Cour Suprême déclarant nul et de nul effet le référendum de 1972. Il est d’une imparative nécessité d’annihiler au préalable l’argumentaire de la Sécesson qui s’appuie sur ce référendum qui a mis fin à leur existence comme entité au moins semi-souveraine, tout en asséchant leur base de recrutement. Il n’y a aucune possibilité de paix tant que le mot « unitaire » figure dans la Constitution du Cameroun, et c’est même ecal qui est devenu l’enjeu principal du conflit.

2. La mise en place immédiate d’un Gouvernement Régional au Sud-Ouest et au Nord-Ouest avec des Ministres Régionaux,a vec transfert immédiat des 15% prtévus dans la loi, en attendant des réformes définitives

3. Le recrutement immédiat de 2000 policiers régionaux dans le Sud-Ouest et 3.000 dans le Nord-Ouest, au sein des populations autochtones d‘où sont aussi issues les Sécessionnistes, suivant la répartition ci-après :

-25% parmi les gendarmes et les policiers orginaires de ces Régions et en fin d’activité

-50% dans la population civile

-25% parmi les Séparatistes confirmés qui veulent déposer leurs armes.

4. Une conférence constitutionnelle visant à configurer de manière définitive l’Etat Fédéral du Cameroun.

En conclusion, il n’y a pas d’autre solution à la crise anglophone que celle-là, car encore une fois, le Gouvernement unitaire ne peut pas gagner cette guerre : il sera plutôt battu et humilié par ces enfants en guénilles!

Ceux qui vous disent le contraire sont des menteurs, des imposteurs et des ennemis du Cameroun.

Tout orgueil dans ce proiblème anglophone sera suicidaire pour le Gouvernement et le Cameroun. Il faut céder sur la forme de l’Etat, et maintenant!

Et si ces mesures ne sont pas mises en œuvre immédiatement, il y aura bien un moment qui n’est plus très loin où le Gouvernement sera contraint par la Sécession et la pression internationale d’aller à des négociations et… en position de faiblesse.

Auteur: Dieudonne Essomba
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