Le Président nigérian Buhari mène la lutte contre la corruption tambour battant, et on voit des fruits. Son conseiller spécial Paul Tarelah Boroh a été arrêté et une perquisition menée dans son domicile le 20 mars 2018 à 3 heures du matin, a abouti à la saisie de 9 millions de dollars. Le 8 février 2018, deux proches du comité présidentiel, les frères Tijani Tumsa, ont été arrêtés et leurs 86 véhicules de luxes dont 23 blindés ont été saisis.
Dès son arrivée au pouvoir, Buhari a commencé par démembrer les réseaux mafieux de son prédécesseur Goodluck Jonathan qui est parti en piquant 20 millions de dollars du Trésor public. Les comptes de son épouse, blindés de 171 millions de dollars, ont été saisis par la justice. 43 millions de dollars en espèces sonnantes et trébuchantes ont été retrouvés dans un appartement à Ikoyi. Sambo Dakusi, le cerveau du parti présidentiel PDP, lui seul, a détourné 2 milliards de dollars destinés à équiper l’armée.
Sans se limiter aux arrestations et aux emprisonnements spectaculaires , le chef d’État nigérian a mis la pression pour récupérer les biens mal acquis. Ainsi, la Justice revendique à l’ex-ministre du pétrole Diezani Alison Maduekwe le remboursement de la colossale somme de 153,3 millions d’euros, soit 91 milliards 700 millions de francs CFA! Le ministre de l’information nigérian a publié les sommes détournées par l’ancien régime de Goodluck Jonathan et déjà recouvrées:
1. Dieziani Alison-Madukwe, ex-ministre du pétrole : 1.5 milliard de dollars, plus 5.5 millions de livres britanniques, plud 5.5 milliards de dollars et 3 milliards de dollars.
2. Lieutenant-Général Kenneth Minimah : 13,9 milliards de nairas dans les comptes bancaires et 4,8milliards de nairas récupérés en espèces et en biens immobiliers et mobiliers.
3. Général Azubuike Ihejirika : 4,5 milliards de nairas plus 29 millions de Nairas récupérés.
4. Alex Barde, ancien chef du personnel de la Défense : 8 milliards de nairas dans les banques et 4 milliards de nairas en espèces et en biens.
5. Inde : ex-DG de la Douane : 40 milliards de Nairas , et 1 milliard de Nairas récupérés en espèces et propriétés de choix.
6. Le Maréchal de l’air adesola amosun : 21 milliards de nairas , plus 2,8 milliards récupérés en espèces, plus 28 propriétés et 3 véhicules récupérés.
7. Sénateur Bala Abdulkadir, ancien ministre : 7 milliards de nairas.
8. Sénateur Stella Oduah : 9 milliards de nairas .
9. Ancien gouverneur Babangida Aliyu : 6 milliards de naira.
10. Sénateur Jonah Jang, ancien gouverneur : 5 milliards d’euros.
11. M. Bashir Yuguda, ancien ministre d’État pour les finances : 5 milliards de nairas.
12. Sénateur Peter Nwaboshi : 1,5 milliard de nairas
13. Aliyu Usman : Ancien assaillant de la NSA : 1,3 million d’euros.
14. Ahmad Idris : ancien père de la NSA : 1. 5 milliard de nairas.
15. Rasheed Ladoja : Ancien gouverneur : 1,5 millions d’euros.
16. Tom Ikimi : 1,6 millions de dollars.
17. Femi Fani-Kayode : 1,7 millions d’euros.
18. Hassan Tukur, ancien secrétaire particulier du président Goodluck Jonathan : 1,7 million de dollar.
19. Nenadi Usman : 5 milliards de naira
20. Bénédicta Iroha : 7 milliards de dollars.
21. Aliyu Usman Jawaz : proche allié des anciens NSA : 21 millions d’euros.
22. Jonah Jang, ancien gouverneur : 5 milliards d’euros.
La liste est loin d’être close. Près de 2000 milliards d’euros récupérés! Une somme astronomique pour les finances publiques, sans compter les 321 millions de dollars volés par l’autre grand bandit président Sani Abacha que l’État nigérian tente de récupérer dans les banques de Suisse et du Luxembourg .
Pendant ce temps, au Tchad, on détourne 9000 milliards d’argent du pétrole sans que personne ne soit déclaré coupable. Au Togo, on détourne des paniers destinés à la construction des routes, hôpitaux et même pour des Éperviers toujours derniers. En RDC, c’est chacun pour soi et on s’en va. Au Cameroun, Biya ne fait que surcharger Premiers ministres, secrétaires généraux de la présidence, directeurs généraux des sociétés en prison, rien que pour distraire le peuple.
Même pas un milliard récupéré ! Et quand les soi-disant voleurs d’hier retrouveront leur liberté, le même peuple viendra s’agenouiller, se prosterner devant eux, pour quémander les miettes de leurs milliards qui sont gardés en sécurité dans des comptes bancaires et produisent des intérêts.
En clair, en Afrique francophone on ne met pas les pilleurs en prison pour assainir les finances publiques, on fait la guerre pour écarter les éventuels successeurs. Comme le disait Jean Paul Sartre dans ” le Diable et le Bon Dieu” en 1951: ? quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.