Nominations Politiques : Une entrave à l'émergence ?

Sat, 9 Jan 2016 Source: Jean Lambert EYENG

Depuis 1982 au Cameroun, des individus jugés antipatriotes occupent des postes prestigieux sur la base des nominations politiques. Le culte du mérite ayant foutu le camp.

Ils sont nombreux ces Camerounais, originaires des quatre coins du pays, choisis pour diriger les institutions de la République. Nommés par décret présidentiel, les ministres et assimilés, les directeurs généraux, les gouverneurs, les membres du Sénat et les diplomates, tous s’appuient sur des raisons politiciennes dans l’accomplissement de leurs missions républicaines.

Ainsi, les postes politiques au sein du régime en place obéissent à plusieurs ordres parmi lesquels : l’équilibre régional, l’adhésion au Rdpc et l’appartenance à un parti de la majorité, l’influence de certaines familles, proches des instances décisionnelles, les enjeux d’une alternance politique au sommet de l’Etat ainsi que les pratiques immorales qu’exercent certains pour occuper une fonction administrative.

Au fur et à mesure que le régime actuel tire vers sa fin, il se trouve que les postes politiques gagnent du terrain. Les nominations au Cameroun ne relèvent plus du génie ni du mérite mais des réseaux d’Etat qui temporisent la vie politique du pays. Mais les conséquences de cette malgouvernance intègrent les maux décriés chaque jour par Paul Biya notamment le tribalisme, le favoritisme, la corruption, l’inertie, le laxisme, des goulots d’étranglement à la bonne marche des affaires.

Plus loin, les nominations à coloration politique expliquent l’extrême longévité aux affaires des ministres et des directeurs généraux. Les grandes institutions du pays sont devenues la chasse gardée des tribus qui les occupent par l’exemple à l’Assemblée nationale, la Primature, le Conseil Economique et Social, les départements ministériels traditionnels, comme le Mindcaf désormais sous contrôle des Bafia, le Minfof sous contrôle des Anglophones, les entreprises publiques et parapubliques telles que la Snh, la Cnps, la Camtel, la Sni et autres.  

Auteur: Jean Lambert EYENG