Obsèques: Le Nonce de « Douala Manga Bell » s’en va

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Mon, 10 Aug 2015 Source: Yannick Ebosse

S’il y a des hommes qui ont fait la fierté de la république, il y a également ceux qui n’ont pas pu être répertorié par l’histoire du Cameroun. Le week-end passé, la république a perdu le Colonel Noah Ngah Symplice, une figure importante de la promotion « Douala Manga Bell ».

Le Colonel Noah Noah Ngah Symplice vient d’être inhumé dans son village à Endoum par Sa’a. Vaillant serviteur de la Nation, il laisse sa veuve Mme Noah Marie Angèle, ses enfants, ses amis et connaissances dans la consternation.

Comme le dit si bien la Bible : «Tout homme tiré sol retournera à la poussière ». La vie si courte sur la terre jusqu’ici n’a daigné faire comprendre à plusieurs hommes de chair de pratiquer des bonnes œuvres.

Mais au-delà d’une comptabilisation d’actions, plusieurs actions sociales et humanitaires sont tout de même reconnues. Le reflelcam (Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique Centrale), qui milite pour l’éclosion et la reconnaissance de l’apport des femmes élues locales en Afrique dans le développement, dans le strict respect de ses objectifs aura tout de même tenue en collaboration avec la promotion Rudolf Douala Manga Bell (1983) a rendre un dernier hommage à cet homme d’exception au travers de messes d’actions de grâce et louanges de chorale.

Autour de sa présidente Courtes Ketcha Célestine, une mobilisation importante des femmes Maires s’était retrouvée au quartier Olembé à Yaoundé.

De la voix de sa Présidente Célestine Ketcha Courtes, cette action du refelacam s’inscrit parfaitement avec les objectifs visés par le réseau ; celle d’être solidaire vis-à-vis de ses membres. Pour mieux comprendre, c’est au lendemain des élections de 2013 que le Réseau a été crée.

C’était à la faveur d’un Séminaire National de Renforcement des Capacités des Femmes Elues Locales organisé du 10 au 11 Juin 2014, sous le Parrainage du MINATD et avec le soutien des Partenaires Techniques et Financiers nationaux et internationaux (CGLU, GIZ, PNDP, FEICOM), les Femmes Maires titulaires prirent la résolution, en Assemblée Générale ainsi constituée, avait tenu à redynamiser leur plateforme, du fait du renouvellement à plus de 90 % des Maires Femmes à l’issue des élections 2007, et par conséquent vidée de ses membres élevées aux rangs de Sénatrices, Députés ou tout simplement non réélues.

Le Réfela-Cam deviendra par la suite un levier agissant, mis au service des populations locales et de la promotion du Leadership au féminin au niveau Local Camerounais.

Plus d’une année après, le dynamisme et la détermination des Femmes Maires du Réfela-Cam ont débouché sur des résultats concrets, visibles dans moult pans de la gouvernance locale au Cameroun. Tout récemment en Avril 2015, elles ont été associées à l’identification des besoins et projets, dans le cadre de l’important projet « Energies pour l’Afrique », soutenu par les Présidents François Hollande et Paul Biya, en cours de maturation par M. Jean Louis Borloo, qui permettra d’électrifier des Communes africaines y compris camerounaises, Pendant ce temps, la Maire de Garoua-Boulaï les représentait au Maroc, à la réunion préparatoire de l’Assemblée Générale de CGLUA prévue en Afrique du Sud.

A ce jour, l’image de la Femme camerounaise politiquement entreprenante au niveau Local s’est vue améliorée, avec l’inestimable soutien de la Présidence d’Honneur S.E.M Chantal Biya, du RDPC et du MINATD. Le Réfela-Cam est le seul réseau des Femmes Maires titulaires représentatives des 10 Régions, renforcé des Adjoints au Maire du Septentrion qui compte en son sein les Députées et Sénatrices.

Le reflela-cam a donc une solide assise nationale et internationale, puisqu’il est affilié à l’Union Européenne (UE), à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à l’AIMF, à Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), à CGLU-Afrique et à plusieurs Organismes nationaux du Cameroun, et résolument déterminé à accompagner notre pays vers son Emergence à l’Horizon 2035.

Réaction

Célestine Ketcha Courtes, Maire de Bangangté et Président du refelecam

Courtes:Camer.beQu’est-ce que cette forte mobilisation du refelacam symbolise aujourd’hui auprès de la famille du défunt ?

Nous sommes venus ce soir témoigner à Noah Marie Angèle, notre sœur, Mme le Maire d’Afanloum notre affection, celui de notre parti, le soutien du bureau national du refelecam, le soutien de toutes les femmes maires du Cameroun. Nous sommes là pour lui dire patience, c’est la vie. Nous sommes là, ta famille est là.

Le refelecam a dansé l’essani. Quelle est la symbolique de cette danse en ce jour de deuil ?Nous avons voulu danser une danse sacrée, une danse des nobles, une danse qui ne se danse que pour un noble. Nous avons fait venir d’abord les batteurs de balafon pour effectuer cette danse parce que le Colonel Noah était un mari aimant, un mari disponible, un bon époux.

Nous nous rappelons lorsque nous rentrions des obsèques de Mama Foning, paix à son âme, nous eûmes un accident à 30 Km de Yaoundé et il était là. Venu en premier secourir les femmes Maires. C’était quelqu’un de tellement disponible que nous affirmons ici qu’il était un fervent croyant. Généreux, disponible ; c’était un noble. Il fallait exécuter cette danse pour lui témoigner notre reconnaissance, pour ce qui a été pour notre sœur.

Quel sentiment après la naissance d’un autre réseau regroupant les femmes Maires à savoir le refemac (Réseau des Femmes Maires du Cameroun) ? Et comment avez-vous accueilli la nouvelle ? Est-ce désormais deux réseaux pour parler des conditions des femmes Maires du Cameroun ?

Non. C’est encore la preuve qu’il existe au Cameroun une démocratie et une liberté d’association que le Chef de l’Etat a promu. Nous avons pris connaissance de ce réseau qui regroupe nos sœurs adjointes aux Maires. Mais je dis que la liberté d’association c’est un choix mais nous, Maires titulaires et membres du refelacam, avons déjà une assise tant nationale qu’internationale qui mérite d’être aux services des femmes.

Femmes émues locales, femmes conseillères doivent être jointes si nous sommes sollicités. Est-ce que ce réseau leur permettra de mieux s’exprimer autrement qu’avec leurs sœurs, déjà en terme de capacité pour leur tenir la main, c’est un choix. Nous restons ouverts, la main tendue.

La femme à vocation de paix et non de faire la guerre. Nous sommes des sœurs et là pour nous tenir la main et accompagner S.E Paul Biya dans le développement. Il faut prouver que la femme au niveau locale peut faire beaucoup de chose et accompagner le développement rural.

Auteur: Yannick Ebosse