Odeur de détournement : les bus de la CAN 2021 portés disparus

La plateforme suspecte un détournement des engins.

Wed, 9 Mar 2022 Source: Scoop237

Dans une nouvelle tribune publiée sur les réseaux sociaux, la plateforme Scoop237 exige la lumière sur les véhicules achetés par l’Etat du Cameroun lors de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations. La plateforme suspecte un détournement des engins.

Près de 150 engins, c’est- à-dire bus, minibus, voitures, grosses cylindrées et pick-up destinés au transport des sélections et officiels, ont pris une destination inconnue depuis la fin de la compétition.

Les véhicules de la Can portés disparus dans le flot de l’actualité liée notamment à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, et plus proche de nous, de la grève des enseignants du secondaire à travers le mot d’ordre «craie morte», les Camerounais semblent avoir relégué au second plan les lendemains amers de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football, tenue sur leur sol du 6 janvier au 9 février. Il y a pourtant plusieurs zones d’ombre à clarifier, pour solder définitivement les comptes de cette compétition qui a par ailleurs vu le pays hôte s’afficher sans vraiment convaincre à la 3è

place du podium.

Parmi les plus gros postes de dépenses liés à ladite compétition, figure l’achat des véhicules destinés au transport des 24 sélections du tournoi et aux officiels, mais également des voitures dites de liaison flambant neuves. On se souvient ainsi qu’une centaine de véhicules a été réceptionnée au port de Douala le 23 décembre. Parmi ceux-ci, figuraient 24 gros porteurs (autobus) de 70 places, floqués chacun aux couleurs de chacune des 24 nations participantes, des minibus pour l’encadrement de chaque équipe, des berlines et autres pour les membres du Cocan (Comité locale d’organisation) et les délégations de la Caf (Confédération africaine de football). À côté de ceux-ci la task force, cette nébuleuse logée au secrétariat général de a présidence de la République (Sg/Pr), a également acquis une flopée de véhicules de 35 places, ainsi que des minibus de 18 places ayant fait l’objet d’un pétaradant défilé à travers les artères de Yaoundé. Sans compter des centaines d’autres véhicules pris en location et payés par l’argent du contribuable camerounais.

Passée la Can, ce parc automobile – les véhicules achetés, ont subitement disparu de la circulation. Il convient déjà de mentionner que, contrairement aux usages en matière de gestion des finances publiques, aucune procédure n’a été communiquée pour indiquer le chapitre dans lequel les fonds ont été prélevés pour la cause. En désespoir de cause, beaucoup en sont venus à penser à des marchés de gré à gré, comme le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a habitué les Camerounais depuis plus de 6 ans. A cette allure, personne ne saura jamais à combien s’est élevée la dépense totale liée aux moyens de locomotion dédiés à la Can,

en même temps que leur sort semble relever du mystère.

Sans doute, faudra-t-il attendre d’hypothétiques «très hautes instructions du président de la République» ou alors «d’ordre du chef de l’État» pour y voir clair. Quant à la majorité des citoyens, désormais habitués aux messages comminatoires de Ferdinand Ngoh Ngoh prescrivant des enquêtes à l’encontre de gestionnaires présumés indélicats, ils attendent des comptes sur l’enveloppe totale ayant servi à l’acquisition des véhicules de la Can, et surtout à la destination finale de ces voitures qui ne relèvent pas de la sphère privée, encore moins du secret d’État.

Auteur: Scoop237