Opération coup de poing à Douala

Thu, 26 May 2016 Source: 237online

Pour combattre la prostitution et les nuisances sonores, le sous-préfet reprend la répression et réorganise la police des mœurs.

Les allées du quartier résidentiel de Bonamoussadi en voient encore quelques-unes, mais à en croire le sous-préfet de Douala V, Jean-Marie Tchakui Noundie, ce sont des résistances résiduelles qui vont disparaître.

Dès lors que l’action qu’il a engagée, avec les services locaux de sécurité, contre la présence de prostituées, est partie pour durer.

Tout au moins le temps qu’il faudra pour que ces belles de nuit ne traînent plus dans les rues de cet arrondissement peuplé où les zones chics suivent les secteurs d’habitation populaire et même défavorisés.

Depuis près d’un mois, en effet, l’administration de Douala V a régulièrement procédé à des rafles nocturnes de jeunes femmes sur le trottoir.

Une trentaine d’interpellations a eu lieu et les suspectes se sont engagées à ne plus revenir sur les lieux.

Dans la foulée, plusieurs bars ont été fermés pour recel de prostituées, sans parler du tapage dont le voisinage s’est plaint. L’activité qui s’était réduite depuis les premières interventions il y a deux ans, a repris du poil de la bête avec l’aménagement d’établissements de loisirs sur lequel des entrepreneurs parasites ont greffé des chambres de passe.

Le procédé nouveau des prostituées était de débarquer comme n’importe quel noceur de Douala by night. Seulement, une fois sur le terrain, elles prenaient la tenue dénudée seyant à leur activité. « Ce qu’il s’est passé c’est qu’un individu, connu sous le nom de Ntouba et le surnom de Champion, a fait construire des baraques derrière une menuiserie aux abords de la route.

C’est là-bas que ces filles recevaient leurs clients dans des conditions sordides. Naturellement, cela a eu pour effet de relancer l’activité », explique le sous-préfet.

Pour M. Tchakui, il est indéniable que c’est ce dispositif qui a réorganisé le proxénétisme dans le coin. Aussi a-t-il fait lancer des recherches contre le célèbre Champion, une figure de la nuit locale qui se ferait passer pour un caïd : « Soit il se rend aux autorités, soit il ne pourra plus jamais remettre les pieds à Douala ».

A la différence de ce présumé proxénète, les propriétaires des bars en général huppés des environs ont pris la campagne du bon côté. « Nous n’avions plus ce problème ici depuis longtemps, c’est normal qu’on assainisse à nouveau », explique l’un d’eux, en face du lieu dit Bijou-Bonamoussadi. Un autre, qui selon les autorités, après avoir tempêté et même menacé de représailles, a dû céder son exploitation à un entrepreneur plus vertueux.

Ce qui devrait maintenir la donne nouvelle. D’autant plus que désormais, la pression a été inversée : c’est à eux d’assurer la police des mœurs.

Auteur: 237online