Fame Ndongo rattrapé par son passé
Le ministre de l’enseignement supérieur Jacques Fame Ndongo aurait été accusé à tort dans l’affaire de détournement du fonds spécial Covid-19. « La créature de Paul Biya » dit n’avoir pas touché les 6 milliards de francs CFA prévus pour son département. S’il s’en sort plutôt bien dans cette affaire, il n’en est pas de même avec l’affaire des ordinateurs Paul Biya. Le journaliste Bertin Metsengue révèle plusieurs irrégularités dans la conduite de ce projet.
Le Covidgate, une autre création médiatique bat son plein au Cameroun et réveille une autre affaire. Celle du don d’ordinateurs du Président camerounais aux étudiants. Le Ministre d’Etat en charge de l’enseignement supérieur camerounais a beau dire qu’il n’a pas encore eu la dotation de 06 Milliards hélas rien n’y fait la pression médiatique est trop grande pour lui donner le bénéfice du doute. Au lieu de chercher à le dédouaner il est judicieux d’apporter la lumière sur l’affaire de la gestion des fonds liés au don des ordinateurs des étudiants en questionnant l’exécution du dit marché.
Etat des Lieux
Afin d'assurer la transformation numérique des universités camerounaises à travers la digitalisation des enseignements et des activités administratives des universités, le président camerounais avait mis sur pied l’E - NATIONAL HIGHER EDUCATION NETWORK dont l'accord-cadre de mise en œuvre avec l'appui technique et financier de la République Populaire de Chine a été signé le 18 juin 2015 à Beijing. Financé par Eximbank of China à hauteur de 75 milliards F CFA en vertu de l'accord de crédit N° CHINA Eximbank GCL No (2015) 11 TOTAL No (550) signé le 22 août 2016 a permis au Ministre d’Etat en charge de l’Enseignement supérieur maitre d’ouvrage du dit projet de lancer son implémentation. Fait inédit, L'accord de crédit imposait les paiements directement en Chine. Le Maître d'œuvre du projet était aussi l’entreprise chinoise Sichuan Telecom Construction Engineering Co. Ltd basée en Chine.
E - NATIONAL HIGHER EDUCATION NETWORK quoi concrètement ?
Dans son élan permanent de diluer les difficultés de ses jeunes compatriotes des universités et des instituts privés universitaires et de réduire le fossé qui les sépare des autres pays de même niveau de développement, Paul Biya a axé ce programme sur quatre leviers
- Le Don de 500 000 ordinateurs portables aux étudiants des Universités publiques et privées;
- La construction, l'équipement et la mise en exploitation de neuf (09) Centres ultramodernes du développement du numérique universitaire, dont un dans chaque Université d'État et un à l'Université Inter-États Congo-Cameroun à Sangmélima ;
- La mise en place d'un Réseau virtuel d'interconnexion des Universités d'État et du Ministère de l'Enseignement Supérieur (RIC) géré par un Centre national du numérique universitaire à construire, équiper et mettre à la disposition du MINESUP;
- Conception, développement et la mise en exploitation du Système Informatique de Gestion Intégrée de l'Enseignement Supérieur au Cameroun (SIGIRES).
04 ans plus tard sur 500000 ordinateurs mis à la disposition du MINSUP 490000 ont été distribués aux Universités d’Etat et instituts privés. 10000 sont restés en stock. Ces dons ont profité aux étudiants des années académiques 2016-2017 ; 2017-2018 et 2018-2019, et éventuellement à ceux de l'année académique 2019-2020. Les huit Centres de développement du numérique universitaire et le Centre national du numérique universitaire sont entièrement construits et équipés. Le SIGIRES est entièrement développé.
Qu’est ce qui n’a pas marché ?
Alors que les médias camerounais se sont lancés dans les soupçons habituels, en tentant d’enlever toute la pertinence de ce projet présidentiel qui est allé à son terme, il aurait été nécessaire de questionner deux pans de ce programme : Pourquoi les paiements devraient se passer en Chine et l’entreprise sollicitée devrait seulement être chinoise ? En effet, cette attitude du géant chinois de faire des prêts de ce type contraint les Etats africains et l’Etat camerounais en particulier à rester toujours dépendant de sa technologie et de ne pas pouvoir développer une industrie locale qui soit capable de juguler le Chômage et de produire une plus grande plus-value. La Chine , la France , les USA et les autres partenaires internationaux n’ont pas d’amis mais d’intérêts. Il revient donc aux nationaux et surtout à tous ceux qui influencent l’opinion de quitter le registre populiste d’auto-flagellation pour traiter en profondeur des sujets aussi sensible comme cette affaire des ordinateurs ou encore la Covidgate. Les médias comme les partis politiques ainsi que l’Etat ont le devoir d’éduquer les masses à la conscience collective et au principe de respect du bien public mais aussi du droit de la présomption d’innocence. Si la justice à le devoir de rendre justice au nom du peuple camerounais, les journalistes ont le devoir d’enquêter afin d’apporter de bonnes informations à l’opinion et de les sortir de l’ignorance de la marche de la Cité. Il est donc demandé à ces acteurs de sortir l’opinion de la prison du soupçon.
