Le Cameroun, en tant que pays souverain, n’a pas à subir des pressions. Ceci dit, reste la realpolitik de la diplomatie internationale. À cet égard, tout est relatif. Les pressions des grandes puissances, et c’est un truisme de le dire, sont plus puissantes que celles des plus petites nations.
Il faudrait donc tenir compte de l’origine de ces éventuelles pressions, du poids diplomatique des pays qui les exerceraient, et surtout des intérêts en jeu. Le Nigéria, pays frontalier et premier partenaire économique du Cameroun, n’a pas hésité à livrer ces individus. Je l’avais prédit.
Nganang est un plaisantin et un ridicule personnage qui aboie plus qu’il ne mord. Son poids est presque nul, car il est virtuel. L’apathie des camerounais après son arrestation l’atteste. Aucun mouvement d’envergure même modeste, ne s’est organisé sur le terrain. En clair, il n’a pas pris les armes, et ses outrances verbales sont loin de faire aussi mal que les balles des sécessionnistes.
Aucun pays ne saurait faire pression pour demander la libération de terroristes. Car, il faut bien le dire, c’est ce terme qui les qualifie désormais. En fin tacticien, Paul Biya avait déjà anticipé et fait légiférer sur le terrorisme dès 2014 je crois. À mon avis, il se montrera intraitable sur ce dossier.
C’est l’image et la stabilité du Cameroun dont il est le garant constitutionnel, qui sont en jeu. Par ailleurs, le président a là une occasion de démontrer que son pouvoir n’est pas aussi lâche que certains le croient. Généralement, notre président évite le conflit. Mais le cas échéant, il sait faire front face à l’adversité. Quoiqu’il en soit, cela m’étonnerait qu’un pays réclame des gens qui ont pris des armes contre leur patrie, brûlant des écoles, tuant des militaires. La préservation de leurs intérêts avec le Cameroun ne plaide pas en cette faveur.
Dans une précédente interview, j’affirmais que Biya a piégé ces illuminés, et que la répression serait forte. C’est désormais le cas. Je suis persuadé qu’ils écoperont de la peine de mort. Bien que cette sentence ne soit plus appliquée depuis l’exécution des putschistes de 1984, elle reste présente dans l’arsenal juridique de notre pays. Par conséquent, elle pourrait très bien leur être appliquée.
Pour l’exemple. Une telle éventualité soulèverait quelques protestations, sans lendemain. La Chine et les États-Unis exécutent bien leurs citoyens, sans que cela prête à conséquence. Le jugement de ces concitoyens par le Tribunal militaire est déjà un signe indicatif assez fort!