Paul Biya et ses promesses aux jeunes

Wed, 17 Feb 2016 Source: Younoussa Ben Moussa

La gratuité de l?école primaire, les primes aux étudiants, le recrutement de 25 000 jeunes, la prise en charge gratuite du paludisme chez les enfants…que sont devenues ces mesures ?

L’institut national de la statistique est formel : Le chômage au Cameroun est un phénomène essentiellement urbain, très concentré à Douala et Yaoundé où l’on enregistre en général des taux de chômage à deux chiffres. Il touche principalement les jeunes, surtout âgés de 15-34 ans avec un taux de chômage au sens large évalué à 15,5%. D’accord, le phénomène de chômage est mondial, mais le Cameroun, a un autre problème qui lui est particulier.

« Le principal problème du marché du travail au Cameroun n'est pas le chômage mais plutôt le sous-emploi. Près de trois travailleurs sur quatre sont sous employés, un sous-emploi qui résulte principalement d'une faible rémunération », écrit l’Ins. Impuissante, la nation attend chaque année de Paul Biya, le président de la République, une annonce magique de nature à renverser la tendance. Il y a quelques années, l’on indexait la sous scolarisation comme facteur principal du sous-développement, et surtout un frein pour accéder à un emploi décent.

Le chef de l’Etat décide alors dans un discours fort apprécié à l’époque de rendre gratuite l?école primaire.

Les enfants sont donc allés à l’école en masse et ont rempli nos universités. Ils constituent un vrai problème social, ces étudiants sans perspective d’avenir. Paul Biya dans les mêmes circonstances, leur octroie des bourses de 50.000 Fcfa destinés aux plus méritants. Les plaintes ne s’estompent toujours pas.

Ceux qui ont collecté les diplômes trainent aux quartiers. Le chef de l’Etat pense à eux, et décide dans un discours de 10 février de procéder au recrutement de 25 000 d’entre eux dans la fonction publique.

Les parents applaudissent, les jeunes sourient, les spécialistes s’inquiètent. Entre temps, on lui signale que les petits enfants du Cameroun meurent du paludisme. Il déclare à la télé que la prise en charge médicale de ce mal pour les moins de cinq ans est gratuite.

Auteur: Younoussa Ben Moussa