Paul Biya interpellé dans une affaire de 110 milliards de FCFA

Où sont passés LES 110 MILLIARDS DE LA TNT?

Par Patrick Mohamed OWONA

Depuis la campagne des législatives 2020, le PCRN n'a de cesse de dénoncer le cryptage des chaînes locales et nationales par un bouquet étranger, sachant que ceux-ci relèvent d'office de la TNT pour laquelle l'Etat camerounais a déboursé plus de 110 milliards !

Dans le cas précis des chaînes locales (camerounaises), la CRTV devait basculer de l'analogique au numérique et créer 6 chaînes depuis 2015. Jusqu'ici, nous n'avons que 2 chaînes télé dans le Groupement public de radio et télé-diffusion, et le basculement dans le tout numérique n'est pas totalement acquis. La preuve, la qualité des images de ces chaînes, le sous-titrage, l'infograpgie et le niveau de production très en deçà de ses principaux concurrents du secteur privé.

Pire, alors que les camerounais payent la RAV (CRTV) pour tout salaire perçu ou pour l'exercice de toute activité patentable, ceux-ci sont encore contraints de payer un bouquet CANAL+ ou TNT AFRICA et tutti quanti pour avoir LE DROIT de regarder la fameuse CRTV, les autres chaînes locales et les chaînes de l'URTNA qui demeurent toutes cryptées en dehors de CGTN Français (Chine), NKH World (Japon) et AFRICA 24!

Que fait le Gouvernement face à ces abus?* Il joue les amnésiques depuis 2018 et ne fait même plus allusion à la migration numérique de la CRTV pas plus qu'à la TNT.

Profitant de ce que le monopole d'un bouquet français sur le segment du marché francophone a permis la neutralisation des cablo-distributeurs, le Gouvernement a institué dès 2020 un droit d'accises ad valorem sur les bouquets de télévision, laissant de facto le consommateur camerounais abandonné.

La part de Minette : la 4G a-t-elle seulement coûté 150 milliards aux deux opérateurs historiques ?

Hormis l'accès à plus de 100 chaînes gratuites en libre accès (non cryptées), le basculement de l'analogique au numérique devait avoir un impact voire une plus-value sur l'évolution de la téléphonie mobile (services à haute valeur ajoutée) et permettre enfin l'avènement au Cameroun de la 4G.

En effet, les compagnies présentes au Cameroun alimentent, avec le silence complice du MINPOSTEL et de l'ARSEL, une publicité mensongère sur un hypothétique service 4G au Cameroun. Pourtant, malgré la pratique de coûts de communication parmi les plus élevés en Afrique noire, la qualité du service offert ne dépasse guère la 2G !

Là encore, le contribuable camerounais est le super dindon de la farce, puisqu'il paye un service 2G comme s'il s'agissait de services 4G, et depuis 2016, supporte même un droit d'accises sur sa data. En 2022, la taxe sur les transferts est venue s'ajouter au dispositif existant!

Un chose est sûre, seul le Conseil de Sécurité de l'ONU peut exercer un droit d'enquête sur le dol dont le Trésor Public a été la victime suite à la cession, dans la précipitation, des licences 4G en 2015 ou 2016 ! Dette, marchés publics, droits du consommateur, droits du salarié...le Cameroun c'est l'Eldorado, chacun y chasse son propre trésor.

CONCLUSION : Le camerounais est le gentilé le plus malheureux de la planète. En a-t-il seulement conscience lorsqu'il rechigne lui même à exercer son droit de vote et prendre ainsi son destin en mains comme les peuples qui étaient du niveau comparable au sien en 1960?

(é) Patrick OWONA

Bureau de l'Imprégnation Idéologique, 5G PCRN .