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‘Paul Biya n’a aucun respect pour ses collaborateurs Anglophones’

Biya Triste L'élite anglophone est instrumentalisées par Paul Biya depuis le début du conflit anglophone

Sun, 17 Nov 2019 Source: Michel Biem Tong

En ces temps de conflit dans le Cameroun anglophone, il n'est pas bon d'être élite originaire de cette zone, nommée par décret présidentiel et cadre du Parti-État RDPC.

Pour faire face à la révolte armée du peuple anglophone et continuer à garder de l'autorité sur le Southern Cameroons (Nord-Ouest et Sud-Ouest), Paul Biya utilise ces membres du gouvernement, députés, universitaires, directeurs généraux de société, hauts cadres de l'administration, etc.

Mais les exercices auxquels les élites anglophones sont soumises sont à la fois périlleux et humiliants: créer des bandes armées contre-révolutionnaires, aller chanter les louanges du statut spécial ou des élections législatives et municipales de 2020 à une population qui vous déteste parce que vous êtes au service de l'oppresseur et qui ne rêve que d'"Ambazonie"; risquer ainsi de prendre une balle tirée par les séparatistes armés...C'est le comble de l'humiliation.

Pour ses intérêts personnels, l'élite anglophone joue le jeu et n'a pas d'autres choix d'ailleurs, de peur d'être assassiné ou emprisonné pour "soutien au terrorisme ou à la sécession" ou encore pour détournement de deniers publics.

Pourtant, beaucoup parmi ces élites ont de bonnes raisons de rallier la cause des indépendantistes anglophones: certaines ont perdu un être cher tué par des soldats camerounais, d'autres ont vu leurs villages rayés de la carte, d'autres encore ont vu leurs entreprises implantées dans la zone tomber en ruine, la plupart de ces hauts cadres n'occupent que des postes de seconde zone au sein de l'administration camerounaise.

Mais puisque le pacte satanique signé avec le régime Biya est plus fort, on y est et on y reste. Du coup, c'est l'embarras: rallier la cause du peuple anglophone, on se met Paul Biya et ses services secrets à dos. Continuer à soutenir ce régime et cet Etat honnis par 69% de la population anglophone (d'après un sondage du cardinal Christian Tumi) et c'est la colère de cette dernière qu'on reçoit pleine figure ainsi que les menaces d'arrestation des séparatistes armés. Quel dilemme !

Auteur: Michel Biem Tong