Au Cameroun, souvent le tapis rouge est dressé aux personnalités qui font dans la distraction et le divertissement, mais les génies qui peuvent changer le pays sont ignorés. C'est le cas de Tema Biwolé, le scientifique camerounais que Wilfried Ekanga place dans la catégorie des jeunes "tués" par le Cameroun.
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"Quand le Matango finit dans le verre, les biyayistes passent leur temps à nous dire : « Venez ici au pays changer les choses ». Sauf que moi je ne suis pas intelligent. Mon terrain se limite à écrire sur Facebook. Mais voici un garçon intelligent qui est venu chez vous sur le fameux « terrain », et après quelques gesticulations de Paul Biya un soir du 10 février, il est en train de passer aux oubliettes.
Pourtant, Tema Biwolé est un génie, un vrai. Il a en projet de reproduire sur terre les mécanismes de fusion nucléaire qui permettent au Soleil de briller. L'interaction entre les atomes d'hydrogène et les atomes d'hélium produit une énergie faramineuse qui « allume » le cœur de notre astre central et qui nous donne ce que nous appelons « jour ». Et il s'avère que Biwolé veut reproduire ces réactions, le but étant de fournir l'électricité à notre pays, et par extension à l'Afrique. Il vient de l'école polytechnique de Turin (Italie), et a notamment été reçu par la General Atomics aux États-Unis, où il a exposé ses travaux. Mais depuis qu'il est arrivé au Cameroun, le Gang de Yaoundé s'est contenté de le balader sur quelques plateaux TV, sans pour autant avancer dans le soutien concret de son projet.
L'ARGENT, LE NERF DE LA GUERRE
Atanga Kouna s'est rendu coupable de détournements massifs, avec entre autres 1,2 milliards de FCFA détenus dans un coffre-fort de la GFIBank. Le Malfrat a été libéré et danse le bikutsi à Ongola pendant que des pépites de la nation flétrissent à petit feu. Cet argent pourrait pourtant servir à financer la construction du centre de recherche en (astro)physique que Tema Biwole viendrait diriger. Voici les Russes qui ont annoncé qu'ils quitteront l'ISS (la Station Spatiale Internationale) dans 2 ans, pour créer leur propre station spatiale (après la légendaire station Mir qu'ils ont fermée en 2001). Ceux qui aiment comparer le dictateur Biya au dictateur Poutine ont curieusement de gros trous de mémoire quand il s'agit de comparer les avancées scientifiques sous les deux hommes.
Après la fin du programme américain Space Shuttle au début des années 2010, la Russie fut, entre 2011 et 2020, le seul pays qui envoyait des hommes dans l'espace, grâce à leurs navettes Soyouz. Même les Américains se rendaient sur les lieux de lancement pour emprunter le Soyouz. Avant que Elon Musk ne remette les USA au-devant de la scène avec ses engins SpaceX il y a deux ans. À la même époque, Biya plantait des tracteurs à Ebolowa, enclenchait une guerre idiote en zone anglophone, et faisait emprisonner la femme de ménage d'Albert Dzongang. Déjà, l'Union Soviétique fut le premier pays a envoyer un astronaute en orbite, Yuri Gagarine, en avril 1961, et aussi la première femme, Valentina Terechkova, en juin de la même année.
Il y a donc des dictatures préférables à d'autres. Certaines comparaisons relèvent de la sorcellerie. En Russie ils ont le blé en surabondance (premier exportateur mondial), quand le Cameroun importe près d'1 million de tonnes. Le métro de Moscou est d'ailleurs considéré comme ayant les plus belles stations du monde. De véritables chapelles. Je vous laisse vous rincer l'œil vous-mêmes sur Google.
Vous ne voulez pas copier ça aussi ? Ou c'est juste la barbarie policière que vous avez trouvée passionnante à reproduire ?
EN BREF :
Yuri Gagarine avait 27 ans lorsque le président Nikita Kroutchev l'a choisi pour le tout premier vol orbital de l'humanité, 8 ans avant que Neil Armstrong ne pose le pied sur la Lune (1969). Au Cameroun, il n'existe pas de vol orbital ; il n'existe que le vol tout court ! Même à Camair-Co, tout le monde vole... sauf les avions. Et quand ceux qui ont volé restituent le corps du délit, le corps du délit est lui-même volé par ceux qui le récupèrent. Conclusion : à la place d'un programme spatial, de métros, de satellites et de promotion de la jeunesse compétente, le pays des Crevettes n'excelle que dans le tribalisme d'Etat, les arrestations hasardeuses et l'adoration d'un vieillard incompatible avec un pays où la moyenne d'âge tourne autour de 17 ans.
Voilà donc un jeune surdoué sur le terrain avec vous. Comme Gagarine, il a lui aussi moins de 30 ans. Qu'est-ce que vous en faites donc, chers patriotes gastriques ? Oubliez les lossers comme nous. Arsène Tema Biwole n'attend que votre geste pour hisser très haut les couleurs du Cameroun à travers son projet nucléaire. Mais est-ce que les jouisseurs séculaires que vous êtes auront le cran de renoncer au Dom Pérignon pour la bonne cause, sachant que seul le ventre et les Sexfluenceuses coiffeuses attirent votre attention ?
Le défi est donc lancé, ou, comme le disait Jules César au moment de franchir le fleuve Rubicon en l'an 49 : « Alea Jacta est ! » (« Les dés en sont jetés ! »)".