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Personne ne sait comment tu es mort... quels ont été tes derniers mots

Nadia Fotso J'attends toujours qu'on me confirme ton décès

Fri, 19 Mar 2021 Source: Christelle Nadia Fotso

Tandis que tu agonises...

Le certificat de décès affirme que tu es mort le 19 mars 2020 à 15h45. Pourtant, personne ne sait comment tu es mort... quels ont été tes derniers mots... Personne n'a vu ta dépouille ... on t'a fait quitter Paris en catimini comme une vulgaire figure du grand banditisme apatride sans une veillée ou un service religieux pour te jeter dans le caveau familial et défiguré ta sépulture.....

J'attends toujours qu'on me confirme ton décès, à moi ta mère, celle qui reste focaliser sur toi parce qu'elle sait combien tu as souffert seul en dépit de tout cet argent que tu as gagné, il a attiré trop de serpents qui aujourd'hui dansent en s'imaginant qu'ils peuvent te succéder après t'avoir spolié ! Ta souffrance me hante. Je me concentre sur l'essentiel et non sur les charognes qui détruisent et mangent parce qu'elles ne savent pas créer et qu'elles pensent que c'est l'argent qui t'a fait alors que tout montre le contraire.

Le.médecin qui a fermé tes yeux m'a confirmé que tu as lâché et accepté ton piètre sort lorsque tu as réalisé qu'elles pousseraient l'affront jusqu'à te laisser mourir comme un chien alors que tu avais une maman certes handicapée mais qui sait bagarrer...tu savais Papa que je me battrais jusqu'à bout pour restaurer ton honneur donc tu as lâché sans m'attendre ou me chercher.

Depuis un an, Papa, j'apprends à être avare de mon mépris... Il y en a encore beaucoup trop qui éprouvent le besoin minable de te juger et de mettre ds petits riens entre toi et moi sans comprendre que tu es le seul parent qui m'a maternée..Mais qu'importe, s'il y a bien un enfant qui mérite d'être défendu à mort par sa mère c'est bien toi : tu n'as jamais eu honte de ma jambe de travers et tu m'as protégée autant que tu l'as pu.

Le deuil, Papa est violent et diffamant comme tu le redoutais. Pour noyer le poisson, ne pas voir le parricide, Bandjoun et trop se focalisent sur le vernis, le bruit et sur ce que tu avais trop pour ne pas admettre qu'on t'a tué et réaliser que tu avais certes beaucoup de femmes et d'enfants mais tu n'avais ni de véritable famille ni de vrais amis sinon ils se lèveraient tous comme un seul homme pour demander des comptes en apostrophant le gang des barbares tel Don Rodrigue le meurtrier de son père en criant : « à moi, comte deux mots. !» Mais t'inquiète Papa je ferai partie de ceux qui leur rappelleront qu'à qui venge son père il n’est rien d’impossible...

Je sais Papa que tu restes un lion, un homme d'action et que tu es torturé par cette fin ratée et ce spectacle médiocre que donnent ceux qui se tuent pour tes biens, eux qui n'ont pas lever .e petit doigt pour toi parce qu'ils sont des chasseurs de rats. Malgré tout, ta mère te demande de te reposer, de ne pas les regarder et d'être enfin en confiance. La vérité finira par triompher même si je dois lui donner mes bras et ma dernière jambe.

Repose-toi Papa...repose-toi sans pleurer, sans t'autoflageller. Je suis là, je vais rester là, s'il faut ramper pour obtenir justice, je le ferai... Tranquilo, Papa tranquilo...le pire est passé, c'est mon tour de prendre le glaive pour trancher la tête des vipères, construire pour que lorsque tu remets à danser, ce le soit à perpétué.

Auteur: Christelle Nadia Fotso