Peut-on réviser le procès d’Yves Michel Fotso?

10891 Yves Michel Fotso200715600 Yves-Michel Fotso, ancien directeur général de l’ex-Camair

Mon, 10 Oct 2016 Source: Jean-Marie NKOUSSA

Yves Michel Fotso fait sans aucun doute partie des prisonniers les plus célèbres de l’Opération Epervier (opération dite de lutte contre les détournements de fonds publics). Incarcéré depuis 2010, le milliardaire a été condamné fin avril 2016 à une double peine de prison à vie pour le détournement de plusieurs milliards de FCFA à la Cameir, la défunte compagnie nationale aérienne dont il a été l’administrateur directeur général entre juin 2000 et novembre 2003.

Shanda Tomne affirme pourtant qu’il est innocent. Dans son ouvrage «J’ai Compris Yves Michel Fotso» qui vient de paraître chez L’Harmatan, l’activiste met à la disposition de l’opinion des éléments qui de son avis, disculpent le fils de Victor Fotso. Des éléments sur lesquels s’appuie L’Œil du Sahel en kiosque le 10 octobre 2016 pour soutenir qu’une révision du procès Y.M. Fotso est possible.

Pour Shanda Tomne, rapporte le journal, «le milliardaire serait condamné pour rien. Et ses condamnations dans l’affaire de l’achat foireux d’un avion présidentiel et des prétendus détournements opérés à la CAMAIR entre 2000 et 2003 sont aussi arbitraires qu’injustes. Autrement dit, dans l’un et l’autre cas, les juges ont, soit ignoré les preuves disculpant l’ancien administrateur-directeur général (ADG) de la CAMAIR des chefs d’accusation portés contre lui, soit violé les dispositions légales dont l’application lui aurait rendu sa liberté».

A titre d’illustration, ajoute L’Œil du Sahel, «ces résolutions du conseil d’administration de la CAMAIR qui rétablissaient une comptabilité dans cette compagnie aérienne qui n’en disposait pas avant la nomination d’Yves Fichel Fotso en 2000. Certains documents font étalage des perfusions financières opérées par l’ex ADG pour sortir la CAMAIR de l’agonie. En l’absence de la moindre subvention de l’État propriétaire, Yves Michel Fotso a délié les cordons de sa bourse pour un montant de plus d’un milliard de FCFA, sans oublier les concours financiers des entreprises du groupe Fotso, fondé par son père. Un management approuvé par le conseil d’administration qui, le 24 janvier 2003, lui a adressé des félicitations pour avoir ramené les découverts bancaires de la CAMAIR de 18 à 7 milliards de FCFA. Y faisant suite, le ministre des Transports de l’époque, Joseph Tsanga Abanda, le félicite pour sa gestion et son sens du sacrifice».

L’autre injustice contre l’homme d’affaires de 56 ans, c’est selon l’auteur, «cet accord transactionnel signé entre l’accusé et le liquidateur de la CAMAIR, la partie civile. Cet accord prévoit que l’exécution des clauses y afférentes arrête toute affaire judiciaire entre les deux parties. L’ex-patron de la compagnie aérienne nationale a cru devoir veiller à son exécution en payant le corps du délit réclamé par la partie civile. Mais les juges du Tribunal Criminel Spécial (TCS) n’ont vraiment jamais pris en compte ces développements qui commandaient son élargissement dans le dossier Camair. Ils ont poursuivi les débats jusqu’à sa double condamnation à perpétuité. Autant de dénis de justice et de subterfuges des magistrats qui transpirent de ce livre singulier», souligne notre confrère.

Auteur: Jean-Marie NKOUSSA