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Philosophie de la Pétition Nationale

Jeu., 20 Août 2015 Source: Ngouo Woungly -Massaga

Il semblerait que d’aucuns s’offusquent du fait que le Cdt Kissamba, Vétéran de l’UPC et de l’alnk prenne souvent la parole pour s’exprimer sur la vie politique nationale au lieu de laisser la parole aux « Secrétaires Généraux » de fractions, au nom de la discipline… Je n’ai interdit à personne de s’exprimer sur les questions politiques nationales et n’ai d’ailleurs aucun moyen de le faire.

Par contre, lorsque je m’en sens le devoir, le droit et les compétences, je ne saurais m’imposer le silence surtout par égard aux montages du parti au pouvoir pour adouber des upécistes à son service.

1.- La pétition s’adresse à tous les Camerounais et à toutes les Camerounaises de plus de Seize ans sans exclusive, et sans préalable politique.

Dans notre « Déclaration sur les Attentats de Boko Haram » du 1er Août 2015, nous sommes partis d’un constat effarent pour proposer aux Camerounais une action collective minimale sous la forme d’une Pétition Nationale. Ce Constat, c’était que :

« Le Peuple Camerounais offre aujourd’hui au Monde le triste et scandaleux spectacle d’un peuple qui est resté passif, vautré dans la lâcheté, la peur et la veulerie pendant près de vingt ans, alors que le Président de la République violait cyniquement un article-clé de la Constitution, l’article 66, celui-là même qui aurait permis de lutter efficacement contre la corruption ».

On pourrait à ce sujet se poser la question de savoir comment le pays en est arrivé à cette torpeur, pour établir les responsabilités des uns et des autres dans cette démobilisation générale et une déliquescence politique et idéologique manifeste. Mais on s’engouffrerait dans une cacophonie d’accusations contradictoires.

Aussi nous sommes nous préoccupés d’abord de rechercher une stratégie pour sortir le peuple camerounais de la torpeur en laissant aux historiens sérieux la tâche de faire la lumière sur les origines et les causes profondes de celle-ci.

En effet, ceux qui disent que tout est parti de la démission de Kissamba de la tête de l’UPC (et qui préfèrent dire que ce fut de l’UPC), n’expliquent jamais ce qui provoqua cette démission, se contentant d’affirmer que le pays ne serait pas dans le piteux état qui est le sien aujourd’hui.

Or, en 1996, au grand Congrès de l’UPC du 13 au15 Septembre, Congrès auquel Kissamba réussit à faire participer le groupe Moukoko-Mack-kit-Ndoh Michel, grâce à l’intermédiation de Mouind Jacques, après avoir détaché onze Députés sur les dix-sept du groupe Kodock, c’est bien Kissamba que les « fidèles » prirent pour cible avant, pendant et après le Congrès.

Ce qui confirma que la non-démission de Kissamba de ses fonctions à la tête de l’UPC le 3 Octobre 1990, n’aurait jamais permis à l’UPC de retrouver sa sérénité et sa cohésion face à l’hystérie de ceux qui voulaient « diriger eux aussi ».

On pouvait alors constater que Kissamba avait raison de laisser les contestataires faire leurs preuves. Elles sont largement faites après un quart de siècle d’errance et de bévues : nous regrettons d’autant plus profondément ce bilan catastrophique que nous avons tenté à plusieurs reprises de récupérer ces camarades qui malheureusement étaient convaincus, dès le moment où ils adhérèrent à l’UPC, qu’ils en savaient plus que tout le monde…

On notera à ce sujet que dans l’esprit de ceux qui demandent encore aujourd’hui que Kissamba se réconcilie avec l’UPC, ce Congrès de 1996, de plus de dix mille participants où Kissamba fut élu Membre du Bureau Politique et Secrétaire National aux affaires Politiques avec le plus fort taux des Sections de l’UPC, malgré l’opposition de Ntumazah, ce congrès n’a jamais existé… Que peut-on faire de sérieux avec des personnes affichant ce degré de malhonnêteté ?

Voilà pourquoi nous préférons solliciter tous les Camerounais un tant soit peu politiquement conscients sur un minimum civique, à savoir défendre la Constitution en invitant le Président de la République à respecter son article 66, et lui demander de s’amender, lui qui se fait passer pour « panafricaniste », en se prononçant pour la sortie de notre pays du Franc CFA et pour les Etats-Unis d’Afrique Centrale.

2. Les Camerounais ne risquent rien, c’est leur Droit et leur Devoir de Défendre la Constitution, c’est le pouvoir qui risque gros en les réprimant arbitrairement pour cela.

Nous demandons à nos compatriotes, toujours si enflammés à propos des soulèvements populaires ou des révolutions dans d’autres pays africains, d’oser signer simplement une pétition citoyenne demandant à M. BIYA de respecter la Constitution.

Les serviteurs du parti au pouvoir peuvent certes menacer de nous réprimer par zèle : prenez toutes leurs références, notez la date, le lieu et les circonstances, et les témoins ; Ils seront traduits en justice devant les Tribunaux du pays débarrassé de la dictature. Le nouveau pouvoir populaire sera sans pitié avec eux… A bon entendeur salut !

C’est le moment d’être clair à ce sujet. Même le Président Biya n’a pas intérêt à réprimer les signataires de la Pétition citoyenne qui lui demande de respecter la Constitution.

Répondre positivement à cette demande est en réalité la seule porte de sortie honorable qui lui reste. Sinon, vivant ou mort, il encourrait d’être jugé pour vingt ans de violation de la Constitution et pour des crimes commandités, avec risque d’une pendaison sur la place publique…

Dans les conditions actuelles, les foudres de la justice n’épargneraient ni ses héritiers et ayant-droits, ni ses prête-noms ou relations d’affaires, pour pillage de la nation.

Par contre, en revenant à l’application de l’Article 66 de la Constitution, en amorçant courageusement le virage du panafricanisme véritable, avec la sortie du Franc CFA et l’adhésion active au projet de création des Etats Unis d’Afrique Centrale avec la Guinée Equatoriale, le Tchad et la République Centrafricaine, le Président Biya pourrait reconquérir une bonne part de la confiance que le peuple camerounais lui avait spontanément accordée en 1982 et qu’il a si profondément déçue, et sauver sa famille d’une juste colère nationale après son départ des affaires, d’une manière ou d’une autre.

3.- Le Président Biya n’est pas un panafricaniste, nous souhaitons qu’il le devienne !

Les griots qui s’efforcent de disserter laborieusement sur les petites phrases du Président Biya pour démontrer qu’ll est « panafricaniste » ou qui le proclament « panafricaniste » par simple décret afromédiatique, sans aucune preuve, perdent leur temps : ce genre de manœuvres ne fait que prouver qu’il n’a rien d’un panafricaniste et n’est pas prêt à le devenir. Le régime nous ayant habitués à le voir faire tout le contraire de ce qu’il déclare, nous attendons que le Président Biya pose des actes panafricains authentiques plutôt que de payer des griots pour faire de la publicité mensongère sur son panafricanisme : « rigueur et moralisation » n’ont-ils pas donné dans notre pays une corruption abyssale ?

Certains voudraient nous faire croire que la diminution des parts de marchés de la France dans notre pays par rapport aux parts de marchés des autres pays signifie une libération de notre pays de l’emprise économique et financière de la France. C’est faux. Ils savent bien que le système du Franc CFA repose sur le mécanisme du compte des opérations qui voudrait que lorsque notre pays passe un marché avec un pays autre que la France, disons pour un milliard de dollars, par exemple, cinquante pour cent de cette somme, à savoir cinq cent millions de dollars sont automatiquement déposés au Trésor Français. La France ne perd donc rien à ce que le Cameroun diversifie ses échanges économiques, bien au contraire. C’est la sortie du franc cfa qui amorcerait la véritable indépendance du pays et non le faux patriotisme économique vanté par les trompeurs du peuple.

4.- L’heure des clarifications est arrivée. Patriotes Camerounais soyez vigilants !

Nous proposons, pour arriver à une réelle clarification de la vie politique camerounaise, où l’opportunisme et la corruption ont créé une grande confusion, que tout patriote camerounais qui fait preuve d’un minimum de civisme en signant la Pétition Patriotique cesse d’appartenir à des associations, à des partis politiques ou groupes d’associations ou de partis politiques qui n’adhèrent pas à ce minimum de civisme. Nous savons tous que s’ils ne signent pas la Pétition Nationale, c’est parce qu’ils sont déjà dans la poche du parti au pouvoir avec le système des enveloppes, des distributions des marchés publics et des promesses des postes ministériels.

Autant les signataires de la Pétition Nationale doivent se démarquer avec fermeté des associations, partis ou groupes d’associations et de partis qui ne peuvent même plus interpeller le Président Biya pour qu’il respecte la Constitution, tant ils ont été corrompus par le pouvoir, autant ils doivent tout mettre en œuvre pour faire aboutir de véritables dynamiques unitaires entre eux, signataires de la Pétition Nationale.

Ceux qui se mettent au service du parti au pouvoir et s’attendent à ce que les adhérents patriotes de leurs organisations les suivent, par « discipline » se trompent : il n’y a pas de discipline à suivre ceux qui s’engagent dans la voie de la trahison, même s’ils ont péniblement élaboré une « majorité » de corruption, de tribalisme et de régionalisme.

5.- Pour être plus précis : Aucune dynamique unitaire ne peut se faire dans une quelconque fraction de l’UPC, surtout pas au profit de la clique du Minat/d.

L’invitation obscène que les agents du parti au pouvoir adressent au Commandant Kissamba de suivre une discipline de parti en se référant au pseudo-congrès de 2014, une foire malsaine pire que le méga-méchoui de Papy Doumbé de 2012, qui ne parvint même pas élire une Direction, mais « confia » aux deux compères Louka Basile et Onana Victor de mettre en place toute la « Direction de l’UPC », cette invitation obscène est irrecevable. Tous les groupes ou factions savent d’ailleurs que l’Unité de l’UPC ne peut absolument pas se concevoir dans le cadre de leur chapelle, c’est précisément pourquoi, ceux qui veulent saboter toute dynamique unitaire, se précipitent à suggérer que le rassemblement se fasse sur la base de leur pseudo-congrès. Mais si nous avons mal compris ces messieurs lorsqu’ils parlent aussi de dynamique unitaire upéciste, qu’ils osent donc signer la Pétition Nationale, et nous engagerons aussitôt le dialogue en leur présentant nos excuses pour le malentendu.

6.- La ligne politique nihiliste des groupes : ils préfèrent que l’UPC meure pour faire leurs petits trafics.

Depuis 2012, pour ne pas remonter plus loin, le Cdt Kissamba a proposé à tous les groupes de l’UPC gouvernementale de cautionner la relance de « La Voix du Kamerun » organe central, en renonçant d’avance à occuper toute autre charge dans le parti, sauf éventuellement la formation des Cadres, tous ont refusé par des manœuvres dilatoires. Nous avons compris que ces camarades se contentent de la non formation des cadres qui leur permet d’embrouiller les militants dans les langues de bois opportunistes en leur faisant comprendre qu’il faut aménager les relations avec le pouvoir par réalisme… Et, en réalité tous préfèrent qu’il n’y ait pas d’organe central de l’UPC pour que cette publication ne mette pas en lumière leur aliénation au parti gouvernemental. C’est la raison pour laquelle ils s’offusquent de la publication en ligne de « La Voix du Kamerun »… Ils préfèrent qu’il n’y ait rien…

Voilà pourquoi ils tournent volontiers le dos à l’Unification de l’UPC et jouent les plus dociles griots du Président Biya. Ils ne sont pas du tout gênés par le fait que l’UPC continue à se présenter à l’opinion nationale et internationale avec, quatre ou cinq « Secrétaires Généraux » et quatre ou cinq « Présidents », et ne parlent de « dynamique unitaire upéciste » qu’en hypocrites.

Aussi, persistons-nous dans notre requête solennelle au Président BIYA pour qu’il s’abstienne d’aggraver le contentieux de son pouvoir avec l’UPC et ne nomme aucun Ministre upéciste issu des fractions actuelles, pas même du groupe officiellement avalisé par le Minat/d et officieusement adoubé par M. Amadou Ali dans la perspectives de l’après Biya.

7.- Que faire ?

Nous devons nous mettre au travail pour sortir notre peuple de la torpeur. Il faut diffuser expliquer et faire signer la Pétition Nationale. Des volontaires sillonneront le pays. Des centre régionaux de signature seront ouverts, à commencer par Yaoundé et Douala, puis dans toutes les capitales régionales et les arrondissements.

8.- Quelles Perspectives ?

0n peut et on doit engager la reconstruction de l’UPC en grand parti d’avant-garde avec tous les upécistes issus de toutes les tendances ayant individuellement signé la Pétition Nationale, sans autre préalable.

Avec les autres patriotes signataires de la Pétition Nationale, membres ou non des Partis du Front des Patriotes et Panafricanistes se construirait un nouveau Pôle de l’opposition camerounaise, puissant, démocratique et révolutionnaire. Nous pouvons combattre et vaincre le Terrorisme. Nous pouvons construire les Etats Unis d’Afrique….

Auteur: Ngouo Woungly -Massaga