Pourquoi le très habile Akere Muna 'élude-t-il le courage politique de Kamto?'

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Mon, 25 Nov 2024 Source: Kand Owalski

En limitant son admiration pour Maurice Kamto à la sphère "professionnelle", Akere Muna adopte une formule habilement équivoque. En effet, ce positionnement, qui peut sembler anodin, voire plein d'empathie, dissimule une stratégie subtile: circonscrire l’admiration à la sphère technique, là où la neutralité est confortable, pour éviter de s’aventurer sur le terrain politique, là où le Président national du MRC incarne une vérité qui dérange. Car c’est bien dans son rôle de leader politique, et non de simple expert juridique, que celui-ci trouble et bouscule les certitudes établies au Cameroun.

Il est bon de le rappeler: Maurice n'est pas qu'un technicien du droit. Il est, plus encore, un homme dont l'engagement politique transcende les cercles habituels d’intérêts et de connivences. Effectivement, il porte une vision qui heurte à la fois les bastions d'un régime vacillant et les tactiques opportunistes d'une opposition souvent complaisante, se refusant de plier quoiqu'il en coûte. Il incarne, pour cela, une figure d’intransigeance dans un paysage où le compromis règne en maître, où la critique du pouvoir s’achève souvent en négociations feutrées dans l’ombre. Qu'on se le dise, l'un des malheurs, le plus grand peut-être, qui vouent la figure de Maurice Kamto à autant de gémonies, est lié à son refus de participer à ces arrangements qui trahissent les aspirations populaires. Ce refus, loin d’être une posture, est surtout un engagement à défendre des causes justes, sans calcul ni fléchissement.

Par ailleurs, ce qui dérange chez l’avocat et homme d’État, c’est sa capacité à se tenir droit dans un contexte marqué par la duplicité. Là où certains opposants s’éclipsent dans les moments de tension pour ne revenir qu’à la faveur de leurs propres intérêts, lui reste, lutte et refuse de capituler. Cette constance dévoile une faille dans le système, une brèche qui déstabilise aussi bien le régime que ses prétendus challengers. Être face au président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, c’est être confronté à un miroir brutal, révélant la tiédeur des uns et la collusion des autres. Un homme d'une telle radicalité de principe est avant tout un homme agaçant, forçant ses pairs à une introspection douloureuse, souvent éludée ou refoulé au détriment d'émotions plus faciles à exulter.

Dans ce contexte, il apparaît clairement que pour reconnaître la valeur politique de Maurice Kamto, il faut dépasser l'égoïsme, la haine, l'égo et la jalousie, des vices si souvent enracinés dans les élites africaines. Ce n’est pas son expertise technique qui exige de l’admiration, celle-ci étant d'une évidence consensuelle. Au contraire, ce qui force, et doit forcer le respect, c’est son courage de poser la question essentielle : que reste-t-il de l’opposition quand elle refuse d’opposer ? Que reste-t-il du politique quand il s’enlise dans l’opportunisme ?

Dès lors, limiter l’admiration qu'on peut avoir pour Maurice Kamto à son professionnalisme, revient à conspirer contre le mérite de cet homme qui, qu'on le veuille ou non, n’est pas un problème à contourner, mais une figure à reconnaître. Lui refuser ce mérite politique, c’est s’avouer incapable d’accepter une vision du leadership où l’intérêt collectif prime sur les ambitions personnelles.

Auteur: Kand Owalski