Le président de la République a signé vendredi dernier un décret portant nomination de gouverneurs de régions. Samuel Dieudonné Ivaha Diboua est donc le nouveau gouverneur de la région du Littoral, Kildadi Taguieke Boukar est le nouveau patron de la région de l’Adamaoua, Grégoire Mvongo va à l’Est alors que Félix Nguele Nguele sera désormais le gouverneur de la région du Sud.
Le décret signé par le président Biya s’imposait pour au moins deux raisons : d’abord, la promotion de Joseph Beti Assomo au poste de ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense rendait son remplacement inévitable à la tête de la région du Littoral.
Le chef de l’Etat a donc opté pour la mutation de Samuel Dieudonné Ivaha Diboua de l’Est pour le Littoral. Ensuite, comme le révélait Le Jour dans son édition du 14 octobre dernier, quatre gouverneurs avaient déjà passé l’âge de départ à la retraite qui est de 55 ans. Certes certains parmi eux avaient bénéficié de rallonge, laquelle elle-même était déjà dépassée.
Deux parmi les quatre gouverneurs ont donc été appelés à faire valoir leurs droits à la retraite. Il s’agit de Jules Marcelin Ndjaga et de Abakar Ahamat respectivement gouverneur du Sud et gouverneur de l’Adamaoua. Le décret du président de la République signé le 23 octobre dernier a permis la promotion de deux préfets au poste de gouverneur de région.
Il s’agit de Kildadi Taguieke Boukar devenu gouverneur de la région de l’Adamaoua et qui était jusque-là préfet du département du Mayo Banyo ; et de Félix Nguele Nguele, le nouveau gouverneur de la région du Sud, précédemment préfet du département de la Mezam. Ces deux personnalités ont donc laissé deux postes de préfets vacants, ce qui est une raison objective pour pousser le président de la République à les remplacer.
Paralysie
D’autre part et comme le révélait Le Jour, au moins 16 préfets en fonction sont des retraités. On peut donc penser que le président de la République profitera de la nomination des préfets de la Mezam et du Mayo Banyo pour envoyer quelques chefs de terre à faire valoir leurs droits à la retraite. C’est pratiquement toute la préfectorale qui est touchée. Au-delà des gouverneurs et préfets retraités et encore en fonctions, une quarantaine de sous-préfets et quelques secrétaires de régions attendent toujours d’être admis à un repos bien mérité. Une source proche de la préfectorale juge la situation « alarmante ».
« C’est le chef de l’Etat qui doit nommer dans le commandement et personne d’autre que lui ne connait le timing, avance notre interlocuteur. Mais il y a surtout un phénomène très répandu chez nous, c’est celui des prorogations. Des gens sont à la retraite depuis des années, mais bénéficient de rallonges. Cela pose un problème de carrière pour les jeunes administrateurs civils qui sortent de l’école mais ne peuvent pas aspirer à une quelconque responsabilité parce qu’il faut attendre la cinquantaine pour être nommé. Il faut absolument du sang neuf dans le commandement. »
Au ministère de l’Administration territoriale, d’aucuns parlent carrément de « paralysie ». Et pour cause, même en interne, quelques fonctionnaires ont depuis longtemps passé l’âge de la retraite. Tous les regards sont tournés vers le président de la République pour les nominations.